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Sur les Chemins de la Tradition
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Qui suis- je ?

Je fus femme de ménage dans les pyramides, devenu rat de bibliothèques...passionné de recherches dans la Connaissance, de rencontres (certaines épicuriennes et mystiques) , partages, échanges. L'âge venant je me suis mis quelque peu en isolation avec pour devise principale des orteils aux oreilles...et dans un passé récent devenu un être rayonnant...Tous ces mots ont souvent des valeurs cachées...comprenne qui pourra...Cherchant devenu Passeur...

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papus
28 juin 2020

A l'occasion de la Saint Irénée réédition du 28 juin 2020

 

Dans une conversation on m'a questionné sur l'Eglise de Lyon, aussi je réédite cet article...

Au départ, tout a commencé par la demande d'un ami :

Bonjour Gérard qu'est ce que tu connais de cela  ?

l'Eglise Johannique de Lyon fondée par Pothin et Irénée en 160  ap JC  deux disciples de Polycarpe , disciple direct de saint Jean. Là se serait transmis une tradition orale  pure et avec elle  une liturgie particulière basée sur une symbolique musicale avec rites ésotériques et un Pontificat secret non divulgué le clergé figurant certaines dispositions du texte de l'Apocalypse. Les six prêtres entourant le Pontife Lyonnais autour de l'autel formaient  avec lui un septénaire sacré.

Le connaissant, je ne doutai pas qu'il soit en possession d'un livre ou d'un document expliquant cela et je mis le message en archives comptant bien revenir dessus.

 Lors d'une cure de poulet à la crème à Louhans, je suis allé faire mon marché de livres d'occasion dans la bouquinerie l'Athanor (tout un programme...) sise dans le centre-ville sous les arcades, 95 grande rue, athanorlouhans@gmail.com

Cette bouquinerie a quelque chose de particulier à savoir ses 200 000 ouvrages tous classés, outre son magasin du village des livres de Cuisery ! Un véritable paradis pour les amateurs de lectures de tous sujets et de tous âges.

Parmi ma collecte, j'ai ramené un ouvrage de J.-H. Probst-Biraben (auteur Atlantis) ; ce livre est le tome XI de la collection Les Maitres de l'Occultisme parus aux Editions des Cahiers astrologiques. Les autres tomes de cette collection sont des éditions d'écrits, à titre d'exemple, de Claude de Saint-Martin, Eliphas Levi, Marc Haven, J.-M.Ragon, pour les plus connus...(je reviendrai sur cet ouvrage lors d'un prochain article consacré à l'Ordre du Temple)

Mais cet ouvrage, dira-t-on ? Je fais durer le suspens : Les mystères des Templiers. Bien que relativement récent (1947) il présente des détails et des explications que j'ignorais totalement. Mais mon propos est très spécifique puisqu'il concerne l'Eglise de Lyon que j'ai rencontré à plusieurs reprises dans ma quête envers Nizier-Anthèlme Philippe, le mage Philippe de Lyon, son entourage, sa famille et son environnement.

L'auteur rappelle que les Templiers ont eu pour Saint Jean un culte particulier car au début était le Verbe... Il précise qu'à la longue eut lieu une sorte de rapprochement entre les deux Jean : le Baptiste et l'Evangéliste.

...nous avons rappelé dans notre essai du Mercure de France qu'à la cathédrale Saint Jean de Lyon, on était attaché à une liturgie particulière parfaitement autorisée par Rome et qui serait de tradition remontant au disciple par Polycarpe, Pothin et Irénée. Saint Irénée dit Basilide  a écrit dans son traité contre les hérétiques quelque chose de fort suggestif : " Quoique l'Ecriture soit la règle immuable de la Foi, néanmoins elle ne renferme pas tout. Comme elle est obscure en plusieurs endroit, il est nécessaire de recourir à la Tradition, c'est-à-dire à la doctrine que Jésus-Christ et ses apôtres nous ont transmise de vive voix (Basilide numéro spécial du Voile d'Isis...!)

L'existence d'une doctrine orale ne veut pas dite suppression de la doctrine écrite, mais tout au plus complémentaire de la seconde. Le commentaire que fait Paul Vulliaud du cérémonial de Lyon indique bien qu'il n'y a même pas de divergence véritable...certains mots se prononçaient d'une façon particulière et déterminaient comme une péripétie dans les mouvements du choeur...dans cette église fondée par les disciples de saint Jean, tous les rites auraient été réglés selon des intentions mystiques, il y aurait le pas d'église, le pas de choeur, le pas de cérémonie...les célébrants du mystère divin s'asseyaient en synchronisme, avec tout l'Orient,  puisque le Pontife portait la lame d'or, à l'exemple de St jean , rapporte la tradition. Les 6 prêtres en chasuble qui assistaient le pontife à l'autel, formant avec lui le septénaire mystique, s'appelaient les 6 muses...on avait combiné les évolutions, les paroles et le chant de manière à prévenir toute hésitation, tout hiatus et à faire de l'office divin un drame édifiant , des plus propres à représenter à l'oeil cette harmonie parfaite qui règne dans l'âme soumise à l'influence divine...

Puis l'auteur développe ses propos quant aux Templiers qui paraissaient professer également une doctrine johannique...

J'ai reçu un jour d'un correspondant un courrier présentant le passage suivant :

l'Eglise Johannique de Lyon fondée par Pothin et Irénée en 160 ap JC deux disciples de Polycarpe , disciple directe de saint Jean. Là se serait transmis une tradition orale pure et avec elle une liturgie particulière basée sur une symbolique musicale avec rites ésotériques et un Pontificat secret non divulgué le clergé figurant certaines dispositions du texte de l'Apocalypse. Les six prêtres entourant le Pontife Lyonnais autour de l'autel formaient avec lui un septénaire sacré
Et donc l'extrait du livre cité plus haut confirme totalement cela !
Il est aussi à remarquer qu'après 1939 un pope russe, le père Kovalewsky se référant à Irénée fondera au 16 ...de la rue du Boeuf...une Eglise catholique orthodoxe avec des offices chantés en français ; Eglise bien différente de celle de l'Eglise catholique libérale installée rue Longue.
Rappelons-nous également de l'Eglise gnostique et Jean Bricaud ; je possède un long document à ce sujet qui occuperait ici trop de place.On peut cependant consulter la fiche Bricaud sur Wikipédia, qui ressemble étrangement à un texte de Serge Caillet, mais publié à l'insu de son plein gré...
Enfin , pour rester, ou revenir dans la lignée Philippe/Papus on peut réfléchir sur cet extrait fort intéressant :

évêques gnostiques

En ce qui concerne l'Eglise de Lyon il peut être utile d'ajouter à la réflexion les écrits suivants : d'abord Jean-Louis Bernard souvent cité ici-même pour ce qui concerne Philippe de Lyon, sa vie, ses actes et ses paroles (Histoire secrète de Lyon/Albin Michel) :

La partie sensée de l'Eglise lyonnaise voue un culte à un vieillard nonagénaire, l'évêque de Smyrne Polycarpe (mort là-bas en 156) dont on lit et recopie la célèbre épitre. Ce Sage aurait connu en sa jeunesse l'apôtre Jean....De Smyrne, ce Polycarpe déléguera d'ailleurs Pothin et Irénée qui vont être le premier et le second évêques élus de l'Eglise de Lyon. Irénée romanisera la pensée néo-platonicienne et johannite d'Asie mineure...Le prestigieux Irénée, auteur d'un Discours sur la Foi, mourut à son tour. Avec lui disparut la première Eglise de Lyon, dite Eglise grecque à cause de l'origine gréco-asiatique de ses membres. L'Eglise romaine de Pierre allait succéder, après son officialisation à Rome, à cette Eglise de Jean très gnostique, mystérieuse...

Jecques d'Arès (Atlantis) aborde aussi le sujet dans le tome 3 les avatars du Christianisme de son Encyclopédie de l'Esotérisme :

Irénée, dont le nom grec veut dire paix, naît à Smyrne vers 115. Il rencontre l'évêque Polycarpe, disciple direct de Saint Jean, dont il hérite ainsi de la tradition. En 177 il devient prêtre de l'Eglise de Lyon, ancien haut-lieu de dévotion au dieu celte Lug, le logos-lumière (Lugdunum) (note : représenté en majesté sur le tympan de Vézelay).

Saint Irénée est surtout connu pour avoir combattu toutes les doctrines hétérodoxes...en fait il est surtout le doctrinaire de l'institution écclésiale... Pour lui l'enseignement des Apôtres ne peut être laissé à l'initiative de docteurs privés, même s'ils prétendent se rattacher eux-mêmes aux Apôtres ; seule la transmission par l'autorité écclesiale est valable.On ne peut donc dire qu'Irénée ait condamné, quant au fond, la totalité des opinions hétérodoxes contre lesquelles il s'élève. Son point de vue est essentiellement de pure forme... et son témoignage parait d'autant plus impartial que dans son Adversus haereses III, chapitre III, il déclare qu'il y a dans le Christianisme des mystères trop élevés pour être révélés au peuple, et que l'on enseigne qu'aux Parfaits (!!!)

Quant aux Eglises gnostiques de Lyon évoquées au sujet de Jean Bricaud et de Papus, de nombreux ouvrages traitent le sujet et il sera bon d'y revenir par la suite.

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le luminaire de l'Abbaye d'Ainay

 

si_ge__piscopal

le siège du Primat des Gaules dans la Cathédrale Saint Jean

 Enfin, consultant un ancien missel de la fin du XIX ième siècle,de ma bibliothèque, contenant le Propre de Lyon, je découvre les précisions suivantes :

 il y est dit que le rite lyonnais précédent celui instauré par Charlemagne était rattaché à la vieille liturgie gallicane que la messe pontificale lyonnaise était concélébrée par : 7 acolytes, 7 sous diacres, 7 diacres, 6 prêtres, l'évêque et dépend directement des ordos romains carolingiens.

J'ai présenté les travaux de Pierre-Alexandre Nicolas sur les énergies de la Cathédrale Saint Jean (http://verlatradition.canalblog.com/archives/2015/12/07/33036823.html )article qu'il est indispensable de relire pour la bonne compréhension des rites.

Il aborde le sujet dans un chapitre justement intitulé le Rite de Saint Jean, qui vient en tous points corroborer mes propos actuels. La messe de Saint Jean est censée reproduire celle que les Anges font dans le ciel. P-A.Nicolas attire l'attention sur 4 points :

- l'importance du bedeau (= suisse, bâtonnier, porte-masse) qui frappe le sol de son bâton avant la Messe et pendant l'Offertoire

-la purification et la bénédiction par l'eau bénite

-célébration par le chant et la trompette

-la transsubstantation en trois actes : les offrandes par le peuple : pain vin, farine/l'encensement/le partage

La préparation du pain et du vin se faisaient dans une chapelle à droite du Choeur

Il évoque les 28 participants que j'ai déjà énumérés qui célébraient en concélébration autour de l'autel avec l'Evêque en son centre. Cet Evêque (archevêque primat des Gaules) prononçait plusieurs fois pendant la célébration le mot grec Aghios signifiant Saint.

J'insiste encore sur la nécessité de lire ce petit ouvrage au contenu immense...

Et donc nous découvrons que Lyon bénéficiait d'un rituel tout-à-fait particulier, que je me garderai de qualifier de gnostique pour éviter toute polémique, mais cependant emprunt d'une tradition bien différente des rituels classiques habituels. Et les Spiritualistes (terme non péjoratif mais respectueux) de la fin du XIX / début du XX ième siècles, par leurs connaissances ne s'y sont pas trompés.

J'ajoute une petite information concernant l'orientation des églises et qui mériterait une plus ample réflexion : en grec les quatre points cardinaux sont

Anatolé pour l'orient (est) / Dysmé pour l'occident (ouest) /Arctos pour le septentrion (nord)/Mesembria pour le midi (sud)

et quand on considère les deux axes des initiales, cela donne AD-AM...il y a là de quoi réfléchir (source : Jean Hani dans les Symbolisme du Temple Chrétien)


 

les commentaires d'édition précédente fort instructifs sont maintenus

15 mai 2020

De quelques groupements et sociétés initiatiques à la fin du XIXième siècle, réédition complétée...

Je réédite...parce que ça me plaît (auto-compliments...) le résultat de longues recherches passionnantes...

Mon propre commentaire sur la Fraternité de Louxor à propos de Mère et de Satprem  a rendu nécessaire, pour éclaircir les choses, la réédition de mon article de Juillet 2015 qu'il vient compléter.

 Nous avons vu que Papus, son beau-frère et Barlet furent membres de la Fraternité de Louxor de Max Théon. Charles Barlet (Albert Faucheux y fut d'ailleurs fortement impliqué, étant devenu le représentant de la Fraternité en France.Théon rassembla de nombreux étudiants, dont Louis Themanlys et Charles Barlet, et lancèrent le « Mouvement Cosmique ».Louis était un ami de Matteo Alfassa, le frère de Mirra Alfassa (qui s’associa ensuite avec Sri Aurobindo et devint la Mère), et en 1905 ou 1906, Mirra voyagea à Tlemcen pour étudier l’occultisme sous la direction de Théon (Sujata Nahar, Mirra the Occultist). La Mère mentionne que Sri Aurobindo et Théon étaient indépendamment et en même temps arrivés à des conclusions similaires sur l’évolution de la conscience humaine, avant de s’être rencontrés.

Le propos de cette étude n'est pas d'évoquer par le détail ces différents mouvements : le visiteur curieux d'aller plus loin à leur sujet pourra aisément le faire par quelques demandes spécifiques sur un moteur de recherche à la portée de tous. Il pourra également consulter des ouvrages d'auteurs contemporains comme Gérard Galtier ou Serge Caillet (qui écrit beaucoup sur le Martinisme), rattachés à la Tradition (et consulter des sites tels celui de la revue l'Initiation). De même, cet article est susceptible d'évolution, comme bien souvent sur ce blog, en fonction de l'étude de livres ou documents (attente de réception en cours). Et bien entendu pour ceux qui ont une âme de petit Poucet, ils trouveront quelques petits cailloux blancs...

Non, le propos est de partir du livre de Philippe Encausse (première mouture 1932, réédition 1949, dans laquelle se trouvait déjà en grande partie son étude sur Philippe de Lyon) consacré à la biographie de son père Gérard, alias Papus. On y découvrira ainsi que bon nombre de personnages de l'entourage de Nizier-Anthèlme Philippe participaient à ces Groupements et Sociétés, alors que ce dernier a dit, ou aurait dit, de surtout ne pas en faire partie.

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En octobre 1887 Papus devint membre de la banche française de la Société Théosophique fondée en 1875 par Héléna Blavatsky  et le colonel Olcott ; il y fit de nombreuses conférences et collabora à la revue le Lotus rouge. Puis il fut co-fondateur de la Société Théosophique Hermès en octobre 1888. Par suite de son désaccord avec la ST, il en démissionna le 19 mai 1890.

A cette époque il créa le Groupe Indépendant d'Etudes Esotériques et les Loges martinistes dont les membres étaient recrutés à l'intérieur du Groupe. En février 1891 il précise que le Groupe possède déjà 350 membres, a délivré 42 chartes. Et ses publications sont l'Initiation, le Voile d'Isis, ainsi que l'Union occulte française éditée à Lyon. Et là se retrouvaient Victor-Emile Michelet, Joséphin Péladan, Lucien Chamuel, Stanislas de Guaita, Albert Poisson, Charles Barlet, le colonel de Rochas, Paul Adam, Paul Sédir, Marc Haven, Augustin Chaboseau, Phaneg, Jollivet Castelot (etc...). Dont plusieurs étaient professeurs de la Faculté des Sciences hermétiques (organisme interne appelé également École supérieure libre des sciences hermétiques) et dont l'un des buts était de donner sous les garanties morales de toute fraternité les enseignements pratiques qui les rattachent à nos maîtres visibles et qui font d'eux de véritables Chevaliers du Christ. (pour mémoire Papus fut décoré de l'Ordre des Chevaliers du Christ du Portugal, continuateur de l'Ordre du Temple en 1897, décoration que possédait également le mage Philippe de Lyon dès 1884 !).

galerie de quelques portraits (édition 1949)

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Victor-Emile Michelet

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Un auteur dont j'ai perdu le nom écrit que :

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Papus fut initié au Martinisme en 1882. Par la suite il décida avec Augustin Chaboseau de créer en 1888 un Ordre martiniste ; les 12 membres du premier Suprême Conseil (1891) furent outre Papus et Chaboseau : Stanislas de Guaita, Lucien Chamuel, Paul Sédir, Paul Adam, Maurice Barrès, Julien Lejay, George Montière (rédacteur en chef de l'Initiation), Charles Barlet, Jacques Burget, Joséphin Péladan ; Barrès et Péladan furent ensuite remplacés par Marc Haven et Victor-Emile Michelet. Plusieurs collaboraient déjà à la revue l'Initiation créée en octobre 1888. Voir le lien très intéressant : http://www.martiniste.org/histoire/hist_belle_epoque_01.html sur plusieurs pages.

chaboseau papus - Copie

Il s'agissait de la rénovation de la Société des Intimes de Louis-Claude de Saint Martin, et non pas d'un Ordre qui n'a jamais existé auparavant. Il a, en tant que membre de l'Ordre des Elus-Cohen et comme les autres Réaux-Croix, contribué à la propagation de cet Ordre maçonnique et la Société des Amis ou Intimes n'était en aucun façon un Ordre ou une obédience. Gérard Galtier nous dit (opus déjà cité sur le blog) que, outre Louis Claude de Saint Martin, inspiré par Martinez de Pasqually et Jacob Böhme, la philosophie de l'Ordre fut aussi très influencée par l'enseignement du Maitre Philippe de Lyon et par celui de Saint Yves d'Alveydre, respectivement maître spirituel et maître intellectuel de Papus.

Par ailleurs, nous retrouvons les mêmes participants dans l'Ordre Kabbalistique de la Rose Croix fondé par Stanislas de Guaita ( par exemple https://fr.wikipedia.org/wiki/Stanislas_de_Guaita )  ; en 1888 le Suprême Conseil comprenait 6 membres connus et 6 membres inconnus. Etaient connus : Papus, Barlet, Péladan, Paul Adam, Gabriel Thorion, et Guaita. Ultérieurement l'abbé Alta, Marc Haven, Sédir, Augustin Chaboseau. A la mort de Guaita (décembre 1897) ce furent Barlet puis Papus qui présidèrent le Suprême Conseil. Le signe distinctif  des membres de ce degré était le signe hébraïque aleph.

aleph

 

Également divisée en 3 degrés, l'OKRC vient se greffer sur le Martinisme, car pour prétendre au 1er grade de la RC, il faut se justifier titulaire du 3ième grade (S.I.), c'est une condition formelle de l'admission.

photo OKRC en 1888 :

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j'avais, lors de la première rédaction de cet article, les noms des participants à cette photo, que j'ai égarés avec un changement d'ordinateur !

 

Il faut également évoquer le (ou les ? en raison de leur histoire fort complexe) rite de Memphis-Misraïm, le sujet est évoqué rapidement par Philippe Encausse mais Michel Monereau nous apprend qu'en 1908 Papus est nommé garant d'amitié à Paris du Souverain Sanctuaire et Grand Orient de Berlin, ce qui lui permet en juin d'organiser avec Teder et Victor Blanchard le Convent maçonnique des Rites spiritualistes. Il procède à un rapprochement entre ces rites et l'Ordre martiniste et crée même un système d'équivalence. Il semblerait alors que MM soit devenu une sorte de vivier pour le Martinisme, puisqu'il était nécessaire d'être Maître maçon pour accéder au 1er degré martiniste. Il est à remarquer que Cagliostro fut en rapport direct avec ce rite et qu'à Lyon le quartier Tête d'or où habitait la famille Philippe était le quartier du Temple du Parfait silence (voir article à ce sujet http://verlatradition.canalblog.com/archives/2014/11/20/30993524.html  ). Et en 1906 Papus reçut une patente pour l'ouverture d'un Atelier à ce rite (Loge Hummanidad n°240), nous retrouverons ensuite dans les successions le lyonnais J. Bricaud (qui rencontra aussi Philippe de Lyon)  qui fut partie prenante de tous ces mouvements notamment de l'Eglise gnostique dont bon nombre de ces noms furent évêques.

évêques gnostiques

 

Philippe Encausse nous parle encore de la société secrète H.B.of L, autrement dit la Hermetic Brotherhood of Luxor, Fraternité Hermétique de Louqsor. Là encore il aborde le sujet en peu de pages, mais comme pour tout ce qui est présenté dans cette étude, il est facile au lecteur curieux d'en savoir plus à l'aide d'un moteur de recherche (au moins sur Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Fraternit%C3%A9_Herm%C3%A9tique_de_Louxor , sinon ailleurs)il verra alors que la H.B.of L est aussi importante que la Société Théosophique et en...concurrence avec elle. Toujours est-il que le GM pour la France était...Charles Barlet, assisté du gendre (doute : gendre ou beau-père ? qui était Louise Encausse ?) de Papus, Pierre Deullin ; et parmi les membres français on retrouve les mêmes noms que précédemment de la mouvance Papus (celui-ci dès 1885).

Dans la revue l'Hyperchimie de septembre 1897 Jollivet-Castelot écrit notamment au sujet de Papus : affilié à la H.B.of L, à la F.T.L., à l'Union idéaliste universelle formée par lui, et qui groupe plus de 30 000 intellectuels, revêtu du titre de Métayer, Papus apparaît le Mage plus considérable et le plus profond de notre époque. Et Papus rend hommage au responsable anglais de la HB of L Peter Davidson comme son troisième Maître -en pratique- (les deux autres étant Saint Yves d'Alveydre et Philippe de Lyon).

Nouvelle société initiatique où nos héros se sont tous retrouvés : la FTL, autrement-dit la Fraternitas Thesauri Lucis de type rosicrucien. Gérard Galtier nous dit à son sujet que peut-être l 'OKRC ne leur donnait pas entière satisfaction et furent ils influencés par ...le Maître Philippe de Lyon ! Selon Sédir, elle aurait commencé vers 1898. On pense qu'elle aurait été une sorte de secrète arrière-loge destinée à devenir l'âme de l'Union idéaliste universelle alors en projet par Papus et Edouard Blitz, projet qui n'alla pas jusqu'au bout. Cette société initiatique apparaît comme la plus secrète de toutes car rien n'en a été dévoilé publiquement, les principaux acteurs (et aussi Philippe Encausse) l'évoquent simplement.

Et pour mémoire nous évoquerons l'Ordre eudiaque fondé par Durville, ami de Papus qui ouvrit son école de Magnétisme en septembre 1894 à Paris et à Lyon en novembre 1895, toujours selon les conseils de Papus et aux bons soins de Nizier-Anthèlme Philippe et de Jean Chapas.

Nous garderons Camille Flammarion pour une autre fois...Deux ouvrages d'une importance considérables ont abordé le sujet de ces sociétés initiatiques : la Franc-maçonnerie égyptienne de Memphis-Misraïm par Serge Caillet chez Dervy et Maçonnerie Egyptienne, Rose-Croix et Néo-Chevalerie, les Fils de Cagliostro de Gérard Galtier aux éditions du Rocher, que j'évoque par ailleurs au sujet des AA de Toulouse : http://verlatradition.canalblog.com/archives/2015/02/04/31461957.html

Apès cette promenade au si grand foisonnement (l'article nécessite en outre la consultation des liens proposés), nous pouvons faire une pause...et revenir à Maitre Philippe...Car vous remarquerez qu'il est à plusieurs fois cité comme référence ou inspirateur. Vous imaginez la rage permanente dans laquelle il devait être en recevant continuellement chez lui, 35 rue Tête d'or à Lyon ou au Clos dit Landar à l'Arbresle, tous ces protagonistes de sociétés initiatiques ou secrètes, lui qui en était formellement opposé...

A moins que, encore une fois, et nous l'avons trop constaté, on ait manipulé la vérité, inventé des paroles jamais prononcées, à moins que...

Imaginons donc en toute naïveté que lorsque tout ce monde se retrouvait, le plus souvent au Clos, le soir dans le grand salon, d'un côté les hommes jouaient au bridge, tandis que de l'autre les femmes tricotaient...

Et pour conclure provisoirement, voici le symbole de la Fraternité de Louxor qui doit rappeler quelque chose aux fidèles visiteurs de mon blog...

symbole théon

et bien entendu j'ai maintenu les commentaires précédents fort intéressants !

17 septembre 2018

Une nouvelle approche du mage Philippe de Lyon (réédition d'octobre 2015)

Je vous propose de continuer, lentement mais sûrement, à suivre mon idée du chemin de Nizier-Anthèlme...J'ai semé au fil des articles de ce blog, des petits cailloux blancs bien différents,mais cela tout en le respectant, de ceux du chemin que l'on a voulu imposé, à tout prix, du personnage,

Regardons aujourd'hui une lettre qu'il a écrite à son ami Papus lors de l'ouverture de la succursale de l'Ecole de magnétisme et de massage de Lyon, sur le modèle de celle ouverte à Paris par Henri Durville. Philippe Encausse a publié cette lettre qu'il a trouvée dans les documents de son père, elle doit donc dater d'un samedi de Novembre 1895.

lettre ouverture école

Comme d'habitude, il convient de lire cette lettre attentivement car elle contient des informations fort importantes. Il n'est pas question de passer dessus rapidement en disant "ah oui c'est la lettre qui annonce l'ouverture de l'Ecole" comme peuvent le faire les gens pressés. Philippe dit bien qu'il a déjà un auditoire pour les cours, qu'une organisation est mise en place pour les inscriptions ; différentes sections sont prévues, anatomie, physiologie, psychologie. Papus a informé Philippe de la venue de personnes qualifiées pour les deux premières catégories et c'est Philippe qui se chargera des cours de psychologie. Tout cela sous-entend un forte organisation.

Par ses propos, il sous-entend qu'avec Papus ils ont des connaissances qu'il ne présentera pas au public en prenant des précautions : ne donner à leur estomac que ce qui pourra être digéré...je ne puis aller bien loin car ils s'égareraient...ils n'ont pas d'yeux et pas d'oreilles pour voir et entendre...

Nous sommes là bien loin de la simplicité présentée  par des commentateurs pressés par leur démonstration. De même, il n'y parle nulle part ni de réincarnation, ni de résurrection, qui habituellement servent à rassurer le peuple, bien au contraire, il parle pour l'après-mort d'un lieu terrible et qui ferait peur au commun des mortels !

En une seule lettre, dont l'existence ne fait aucun doute (il n'y a pas de "on dit que", "il aurait dit"), le mage Philippe écrivant au mage Papus évoque donc plusieurs sujets qui ne sont pas tout-à-fait conformes à l'orthodoxie de sa légende dorée. Et là on est tenté de reprendre quelques éléments que j'ai déjà abordés quant à la vérité du personnage, à ses connaissances, à ses pratiques ; et ces faits permettent de penser à une importance autre que celle que l'on a voulu lui attribuer.

Et toujours comme Héraclite, je ne démontre pas, seulement j'indique...A propos, les lecteurs interressés peuvent également consulter les articles du blog référencés par le tag Gnose...

6 décembre 2017

L'alchimie selon Papus

édition 3 de 1938

3ième édition de 1938

De temps en temps, je m'amuse à rééditer un article qui me plait (cocorico ...) en voici donc un autre consacré aux recettes de cuisine

(les commentaires ci-dessous sont ceux de la première publication)

19soleil

Pour rester dans la note de l'article précédent où il était question d'alchimie par rapport à la science de Nizier-Anthèlme Philippe, pour ne pas se disperser nous allons étudier quelques propos de Papus (qui furent parfois complétés de notes lors de rééditions par son fils Philippe Encausse) que l'on retrouve dans la Sciences des Mages. En ce qui concerne Papus, il est à remarquer que certaines données peuvent se retrouver dans plusieurs de ses ouvrages différents, c'est une caractéristique remarquable quand on consulte ses oeuvres.

En voici donc quelques extraits significatifs :

...le véritable alchimiste est un philosophe assez instruit pour traverser sans s'émouvoir les époques les plus troublées et les plus difficiles. Il est le dépositaire sacré de toute cette science merveilleuse enseignée jadis dans les sanctuaires vénérés de l'Inde et de l'Egypte. Il faut qu'il sache assez la voiler pour échapper au regard jaloux du despote clérical qui flaire en lui l'ennemi et qui le surveille étroitement...

...Une des règle élémentaires de la science dite occulte, enseigne que , pour être maître de quelque chose, il faut savoir la considérer avec la plus grande indifférence...La doctrine enseignée par les alchimistes est en grande partie philosophique. L'expérience ne doit que servir de contrôle aux théories spéculatives énoncées dans les livres les plus vénérés. C'est pourquoi les adeptes nomment l'ensemble de leurs connaissances "Philosophie hermétique"...

La Philosophie hermétique professe l'unité de substances à la base de toutes ses démonstrations. Il existe un principe universel répandu dans tous les corps quelle que soit leur composition d'autre part...

...Comme il existe plus de 3000 volumes sur l'Alchimie, nous croyons devoir nous borner à donner les plus importants. Ceux qui voudraient devenir des Alchimistes pratiquants, ce dont je les plains fort, devront prendre connaissance de tous les Maîtres, surtout des oeuvres de Geber, Raymond Lulle, Basile Valentin, Paracelse et Van Helmont. Parmi les auteurs contemporains citons en terminant Jolivet Castelot dont le nom fait autorité (note ajoutée par Philippe Encausse : il convient de citer également le Marquis Saint Yves d'Alveydre, maître intellectuel de Papus, dont le maître spirituel fut M.Philippe de Lyon)

...Pour faire de l'alchimie, il faut connaître et avoir pratiqué au moins élémentairement la chimie, comme pour faire de l'astrologie , il faut connaitre les éléments généraux de l'astronomie...La physique, dont la magie est la section hermétique, s'occupe des rapports des corps et des forces entre eux, mais sans s'intéresser à la décomposition ou à la recomposition de ces corps...La chimie, au contraire, trie les corps, établit les organes éléments dont ils sont composés, puis constitue, au moyen de la synthèse, l'être chimique qu'elle a ainsi disséqué. C'est donc de l'anatomie de la matière avec application biologique que fait le chimiste...

...Pour l'alchimiste, il existe une force première dont tout ce que nous voyons est une condensation à différents degrés. Cette force, qui s'appelle l'âme du monde, est déversée sur notre terre par le soleil. Le soleil est donc pour nous la somme de toutes les forces, les forces envoyées par les planètes n'étant que les modifications des colorations dynamiques de la force solaire...

...L'alchimiste recherche le moyen d'augmenter la quantité de soleil dans un corps pour l'ouvrir, pour le dilater ou l'évoluer. C'est ce qu'il appelle la coagulation. La substance se présente pour l'alchimiste sous 4 aspects , en partant de l'état où il y a le plus de matière...

l'aspect eau : appelé état liquide par les chimistes

l'aspect air : appelé état gazeux

l'aspect feu : appelé état de force (état solaire pour les alchimistes)...

...Quand la force domine la matière, cette dernière, réduite au rôle du support de vibration semble avoir presque entièrement disparu...et cet état correspond à ce que l'alchimiste appelle les forces dissolvantes. C'est dans cette section que l'alchimiste étudie l'ouverture des corps, c'est-à-dire leur pénétration par la force solaire ou des dérivés, d'où dépendl'évolution appelée fermentation...

...L'alchimiste se sert beaucoup de symboles et d'allégories. Il a à sa disposition comme éléments symboliques généraux quatre images correspondant aux quatre formes de toute matière :

le soleil correspondant au feu

la lune correspondant à l'eau

le vent ou atmosphère correspondant à l'air

la terre correspondant au solide et à la matérialisation...

...On pourra retrouver ainsi la fameuse substance universelle , que les Égyptiens, par la plume d'Hermès Trismégiste, appellent Thélème et dont ils exposent ainsi la génération :

Le soleil en est le père, la lune en est la mère, le vent l'a porté dans son ventre et la terre en est la nourrice.

Voici donc terminée la présentation succincte extraite des propos tenus par Papus. Personnellement, après avoir lu, étudié et repris ces quelques extraits, j'ai la nette impression, sans rire, d'être plus intelligent, moi qui n'ai jamais rien compris à l'Art alchimique !

Et aussi, et surtout, je ne peux m'empêcher de penser aux travaux que Nizier-Anthèlme Philippe menait dans son laboratoire de la rue du Boeuf à Lyon et qui ne se contentaient pas à une lotion pour les cheveux ou contre les poux ou à une sorte de farine.

015

Papus étudiant (photo publiée par son fils Philippe Encausse dans son ouvrage de 1949)

papus rue tete d'or - Copie

quand un mage est en visite chez un mage...(rue Tête d'Or à Lyon) 

pour trouver d'autres articles où j'aborde ce sujet, vous pouvez cliquer sur le tag alchimie en bas de cette étude

 

 

18 novembre 2017

Sur le Chemin

roerich

Le Chemin est long car tu dois suivre plusieurs étapes, me disait un Sage.

 

D'abord, tu vois une montagne au loin.

Puis tu prends le Chemin pour l'approcher.

Puis tu arrives au pied de cette montagne.

Puis tu gravis les pentes de la montagne.

Puis tu arrives au sommet.

 

Et enfin, tu ES la montagne...

 

l'llustration de cet article est un tableau de Nicholas Roerich intitulé Himalaya

pour voir ses autres oeuvres et le site de la Fondation du Roerich Museum :

www.roerich.org/

et bien entendu lire les commentaires...pour retrouver la raison des tags

 

 

 

 

 

26 octobre 2017

Cherchez l'erreur...

Dédicace de Papus en exergue de son étude sur la Pistis Sophia

dédicace pistis sophia

article du Progrès

hotel

12 octobre 2017

L'Apocalypse de notre temps (dans la Russie impériale)

Mais non, mais non il ne s'agit pas de l'actualité (ajout de 2020)

mais je vous propose de revenir sur un livre historique épais (569 pages) et richement documenté écrit par Henri Rollin (5ième édition Gallimard 1939).Un brillant officier actif des Services de Renseignements français et qui, à ce titre, a eu accès à de très nombreux documents.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Rollin_(militaire)

L'entrée Wikipédia souligne que son livre a été systématiquement raflé et détruit par les nazis, un seul exemplaire subsistant ; et bien non, il en restait un autre caché dans une bibliothèque militaire et que je possède ! (Cercle des Officiers ...à Alger !)

titre rollin

 

Cet ouvrage ne se consacre pas uniquement à la propagande allemande, comme le dit le sous-titre, mais évoque en un vaste panorama les dernières années de la Russie impériale. Et donc un chapitre entier est intitulé : deux Français à la Cour de Russie. Pour ceux qui ont l'habitude de ce blog ont tout-de-suite compris qu'il s'agissait du duo Gérard Encausse (Papus)/ Nizier-Anthèlme Philippe (Maitre Philippe de Lyon), cela a déjà été évoqué rapidement ici-même.

Les sous-titres du chapitre sont les suivants :

le mage Papus/le guérisseur Philippe/du palais de Compiègne à Tsarskoïe-Delo/révélations et prophéties sur la Russie/l'intervention du chef de la police secrète russe à Paris/son influence à l'Elysée et à Saint Pétersbourg/sa disgrâce/Papus, Philippe et les protocoles des sages de Sion/rancunes et vengeances/l'assassinat du ministre de l'intérieur Plévé/la mort de Philippe.

Plusieurs de ces points on déjà été évoqués sur ce blog, il suffira au lecteur intéressé de s'y reporter à l'aide des tags figurant en colonne de droite ou en posant un mot dans la fenêtre rechercher (colonne de droite en dessous des albums photos).

Russia_stamp_Nicholas_II_1998_3r

Nous allons examiner quelques passages de ce chapitre : (ces quelques extraits issus d'un ouvrage de 569 pages donnent envie d'en lire plus...)

...Au cours de ses voyages en Russie, Papus fonda à Saint Pétersbourg une loge martiniste dont le Tsar était, dit-on, le Supérieur Inconnu. En tous cas, de très hautes personnalités en faisaient partie et on peut penser que le Tsar et la Tsarine entretenaient avec Papus des relations intimes et confiantes puisque nous avons pu voir dans ses papiers une feuille de papier blanc portant les signatures du Tsar, de la Tsarine et du Président Félix Faure.

papus_0003

le docteur Czynski Czeslaw (Punar Bhava) Souverain délégué général de l'Ordre Martiniste en Russie

cette illustration est extraite de l'ouvrage de Philippe Encausse publié en 1949 :

papus_0001

ainsi que :

papus_0002

Papus avait fait connaitre à ses adeptes russes un autre thaumaturge qu'il reconnaissait comme son "Maitre spirituel", Philippe, de Lyon. On a beaucoup parlé de Philippe depuis que la chute du régime impérial a mis en lumière le rôle de Raspoutine dont il fut le prédécesseur dans la confiance du couple impérial. Toutefois, sans relever en détail les multiples inexactitudes qu'ont fidèlement répétées la plupart des historiographes de la famille impériale ou de Raspoutine, on peut estimer que la personnalité de Philippe a été singulièrement déformée aussi bien par ceux qui, à l'époque, cherchèrent à le discréditer, que par ceux qui, par-dessus sa tête, voulaient atteindre l'empereur et l'impératrice.

...le thaumaturge (Philippe) dut renoncer à ses études (de médecine) et recourir au procédé classique de prendre un assistant diplômé, un homéopathe polonais, le docteur Steinski d'abord, puis le docteur Lalande que lui avait recommandé Papus et qui devint son gendre et son disciple le plus dévoué.

Son aspect était fruste et jovial, front découvert, yeux bleus, teint frais, une forte moustache brune tombante, des épaules carrées, une corpulence assez forte. Toutefois, ceux qui l'approchaient s'accordaient à lui reconnaître une autorité surprenante. A un regard impressionnant d'une extraordinaire douceur, il joignait une pénétration rare. Le son de sa voix, la bonté ferme de son sourire, reflet de secrètes lueurs, la nature de ses propos, l'enveloppement de ses gestes les plus simples, en un mot son charme irrésistible, mettaient ses interlocuteurs à sa merci. Nul mieux que lui ne savait convaincre, consoler, parer l'avenir des espoirs les plus apaisants...

...Mieux encore que celle de Papus, l'influence de Philippe sur Nicolas II et l'impératrice Alexandra s'explique fort bien. Il domine par sa puissance de suggestion cet autocrate qui n'ose regarder en face ses ministres et cette malheureuse femme plus menacée par les intrigues de cour que par les complots des révolutionnaires...

...Ce fut au palais de Compiègne , en septembre 1901, que Philippe fut introduit auprès de l'empereur Nicolas II et de l'impératrice Alexandra, à la suite, selon Papus, d'une indiscrétion d'un Martiniste qui leur avait parlé du thaumaturge. Bien que le docteur Maniguet, après M.Bricaud, attribue au grand-duc Vladimir cette prise de contact, les documents russes concordent tous (mémoires de Witté -également dans ma bibliothèque- journal de Polovtsev) avec les souvenirs de M Paléologue pour en faire porter la responsabilité sur les deux Monténégrines, la grande-duchesse Militza, épouse du grand-duc Pierre Nicolaïevitch, et sa soeur la princesse Anastasia Romanovski, duchesse de Leuchtenberg, épouse du grand-duc Nicolas Nicolaïevitch... 

...A chaque fois que Philippe fut attaqué, Papus, combatif et ardent, se dressa pour le défendre...

...D'après ce qu'avait assuré au général Spiridovitch (ancien chef de la sûreté personnelle de l'empereur qui avait pris la défense de Philippe calomnié) un Russe très honorable, de vieille noblesse et occupant un poste en vue, Philippe était l'ennemi du spiritisme et défendait rigoureusement à ses amis de s'en occuper, disant même que c'était un grave péché que de s'y livrer. Il réussit même, parait-il, à convaincre un grand-duc fervent adepte du spiritisme, d'y renoncer pour toujours.

Henri Rollin évoque alors l'article malveillant que Pierre Mille publia dans le Temps du 23 novembre 1904 et où Papus prit de nouveau la défense de son Maitre spirituel, ce qui poussa Pierre Mille à devoir rectifier son interprétation fantaisiste dans le Temps du 8 décembre de la même année. Suivent de nombreuses péripéties engagées tant par l'impératrice-mère, le général Hessé, commandant du Palais, le fumeux Ratchkovski, chef de la police secrète à l'étranger de la Russie impériale, âme de tous les complots, et du Comte Witté premier ministre. Tous ces personnages avaient un but en commun : inquiets de l'ascendant que Philippe prenait à la Cour, ils voulaient s'en débarrasser par tous les moyens. Ils trouvèrent un allié inattendu dans les milieux révolutionnaires qui voulaient ainsi discréditer le Tsar : "et le Tsar russe dans le labyrinthe de son palais, attend la lumière d'un occultiste international quelconque que l'on a glissé auprès de lui". 

ratchkovski

Piotr Ivanovitch Ratchkovski, chef de l'Okhrana à paris

Et même après la disgrâce de Philippe et son retour en France, les rumeurs continuèrent : " Philippe, expulsé de Russie, n'avait pu supporter sa disgrâce et en serait mort de chagrin. Rien de plus faux. L'impression si forte qu'il avait produite à Compiègne sur le Tsar et la Tsarine ne fut jamais altérée en dépit de tous les bruits que firent courir ses adversaires dans la presse de l'époque et que nombre d'écrivains ont repris à leur compte. En particulier, Philippe et Papus ne furent jamais expulsés de Russie...

...pour ne pas paraître tout en ignorer, on inventait potins sur potins, fable sur fable, que colportaient avec joie les ennemis de l'Impératrice...et de ceux qui la détestaient pour sa simplicité de vie; ses affections trop exclusives, ce manque de sociabilité, cette apparence hautaine, cette froideur, ce mutisme qui n'étaient que les manifestations d'une insurmontable timidité accentuée par ses angoisses de mère et d'épouse.

Sous la pression de l'Eglise orthodoxe et en particulier du confesseur de l'Impératrice, Mgr Théophane, le même qui allait introduire Raspoutine à la Cour, le couple impérial renonça à faire revenir Philippe au Palais après le deuxième voyage qu'il fit en Russie en 1902.(au sujet de Mgr Théophane : complètement démenti avec documents : http://orthodoxievco.net/ecrits/vies/theophane-poltava/10.pdf

La famille impériale n'en entretint pas moins une correspondance active avec le guérisseur lyonnais. Une lettre dans laquelle le souverain sollicitait de Philippe les conseils que Dieu lui inspirait et la réponse de Philippe à Nicolas II étant arrivées décachetées, tandis que les télégrammes, échangés par voie indirecte, étaient déchiffrés par la police française, une entrevue à Lyon entre l'Empereur et la guérisseur fut même envisagée (source : Schewaebel)...

...Ratchkovski comptait, tant à la préfecture de police qu'à la Sureté générale (de Paris), et dans la presse, des amis fidèles qui partageaient ses haines ...Philippe, dès son retour à Lyon, ne connut plus de repos...il est traqué jusque dans l'intimité de sa vie familiale. M.Joseph Schewaebel s'est fait l'écho de ses plaintes, de ses récriminations contre une surveillance qui, pour lui, finissait par devenir une hantise. Lettres décachetées, télégrammes interceptés, hommes soupçonneux rôdant sans cesse autour de son domicile (35 rue Tête d'Or à Lyon), notant les personnes qui venaient le visiter, compagnons de voyage tenaces chaque fois qu'il se déplaçait de l'Arbresle à Lyon, rien ne manquait. Philippe était en proie à des crises d'excitation violente, suivies d'un abattement complet.

Au cours de ces crises, il laissait échapper devant ses intimes les secrets qu'il avait le mieux gardés jusqu'alors. C'est ainsi qu'il raconta les circonstances de la disgrâce de Ratchkovski. Alors qu'il était encore à Saint Pétersburg, ce policier, disait-il, avait fait parvenir à Nicolas II un dossier immonde sur son compte...

...il avait donc eu recours au grand-duc Nicolas, et, disait-il, la disgrâce de son ennemi avait immédiatement suivi. Un télégramme du guérisseur témoignait du reste de sa reconnaissance : "remerciements du plus profond de mon coeur d'avoir mis un terme aux agissements de ce misérable. Grâce à vous, je puis sortir de chez moi librement. Très reconnaissant et respectueux serviteur."...

...en novembre 1904 (faux ! le 29 aout) Philippe perdit sa fille unique (avant il y eu Albert-Benoit : 1880/1881) qu'il adorait. Ce fut un coup terrible. Il se sentait de plus en plus souffrant. Il s'échappait pendant des semaines entières à Paris puis il se confina dans sa maison de campagne le clos Landar à l'Arbresle, ulcéré par la surveillance policière dont il était l'objet ainsi que par une campagne qu'un journal parisien du matin avait entrepris contre lui...

Voilà donc quelques passages fort intéressants de ce livre. Serge Caillet, dans son ouvrage très détaillé Monsieur Philippe, l'Ami de Dieu, donne de nombreuses informations quant aux échanges entre la Cour impériale et Philippe revenu à Lyon, notamment sur l'organisation qu'il dut mettre en place pour échapper aux vindictes policières tant françaises que russes.

Sur la vie au Palais impérial (essentiellement la Garde) de Saint Pétersburg sous le règne de Nicholas II voir avec de superbes illustrations :

http://meshistoiresdautrefois.hautetfort.com/archive/2012/02/02/la-garde-imperiale-russe.html

Et si voulez voir notre héros en BD : 

http://www.lyoncapitale.fr/Journal/Lyon/Actualite/Actualites/L-autre-direct/BD-Le-guerisseur-lyonnais-Maitre-Philippe-est-toujours-present

 

...

14 octobre 2016

Papus : certains suivent et certains cherchent avec réintégration d'un commentaire

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médecine paris

pour ce dernier document une anomalie a déjà été signalée sur ce blog : en 1888 il est indiqué être né en ...1885 au lieu de 1865

Quant aux autres documents ils comportent des signatures (parfois peu lisibles) qui raviront les suiveurs et apporteront réflexions aux chercheurs curieux !

commentaire réintégré :

La Connaissance, avec ou sans majuscule, est-elle suffisante pour atteindre l'Esprit, avec majuscule cette fois ? Visiblement il semblerait que non : j'ai eu et j'ai encore maints exemples à ce sujet. Connaitre, avoir des diplômes, des décorations, des honneurs, n'est pas synonyme de la voie de l'Esprit. Cette voie qui est essentiellement celle du Coeur. La Connaissance fut une aide, je ne le renie pas, la Connaissance est l'entrave.
Un exemple parmi d'autres : dans le domaine des Enseignements supposés de Maitre Philippe de Lyon. Certains, ayant lu un livre, se targuent de tout savoir à son sujet. Sauf qu'il a été suffisamment démontré, ici et ailleurs, que la plupart des souvenirs de sa vie ont été retravaillés dans un but ou dans un autre, les deux ou trois qui ont été vraiment dans l'intimité du Maitre...se taisant ou n'en disant peu de choses. Justement, il en est de même pour son Ami, Papus : il apparait que peu ont lu et étudié l'oeuvre gigantesque du cofondateur de l'Ordre Martiniste (entre autres) et que, restant dans leurs souvenirs de catéchisme romain, sont passés complètement à côté alors que Papus a donné des pistes et des indices très probants comme la Pistis Sophia gnostique...(et ce n'est qu'un petit exemple). Ce commentaire sera réintégré au texte principal.

Pour mémoire, la devise des Bénédictins a toujours été : ORA ET LABORA

Prie et travaille dans ton oratoire et dans ton laboratoire, elle s'applique parfaitement aux deux Mages (unanimement reconnus comme tels) que sont Nizier-Anthèlme Philippe et Gérard Encausse-Papus.

1 - Copie

 

4 septembre 2016

Stanislas de Guaïta

Ces deux étranges diagrammes sont présentés en frontispice du volume I de son ouvrage

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23 juin 2016

Cagliostro, prisonnier à la Bastille et à Rome

Joseph Balsamo  (le véritable nom de Cagliostro) et sa femme Séraphina Feliciani séjournèrent à la Bastille, compromis comme beaucoup d'autres dans l'affaire du collier de la Reine, emprisonnés eux aussi. Laissons place aux écrits de Auguste Maquet dans sa volumineuse histoire de la Bastille (édition originale en ma possession déjà citée ici http://verlatradition.canalblog.com/archives/2015/07/14/32354903.html   ).

Tous deux furent acquittés mais leur captivité fut cruelle. Cagliostro, qui passait pour sorcier dans ce temps-là, ne put trouver de sortilège qui le fit sortir de la Bastille. Il y fut même très malade et eut pour garde un soldat qui, comme d'ordinaire devint son espion. Il poussa si loin la discrétion qu'il entendit chaque jour les plaintes du Comte de Cagliostro sur l'ignorance où il était du sort de sa femme, et qu'il garda toujours le silence ; et pourtant ce soldat savait que chaque jour, pendant sa convalescence, il était permis à Cagliostro d'aller se promener sur la tour au-dessous de laquelle la comtesse était en prison.

Le 20 juin 1786, Cagliostro écrivit une lettre depuis Londres qui fut retrouvée dans les archives de la Bastille, tous les autres documents concernant l'affaire du collier ayant disparu sur ordre de M.de Breteuil...

Les rois sont bien à plaindre d'avoir de tels ministres, j'entends parler du baron de Breteuil, mon persécuteur...Mon courage l'a, dit-on, irrité ; il ne peut digérer qu'un homme dans les fers, qu'un étranger sous les verrous de la Bastille, sous sa puissance à lui, digne ministre de cette horrible prison, ait élevé la voix comme je l'ai fait pour le faire connaître, lui, ses principes, ses agents, ses créatures, aux tribunaux français, à la nation, au Roi et à toute l'Europe.

J'avoue que ma conduite a pu l'étonner ; mais enfin, j'ai pris le ton qui m'appartenait ; je suis bien persuadé que cet homme ne ferait pas de même ; au reste, mon ami, tirez moi d'un doute, le Roi m'a chassé de son royaume ; mais il ne m'a pas entendu. Est ce ainsi que s'expédient en France toutes les lettres de cachet ? Si cela est, je plains vos concitoyens, surtout aussi longtemps que le baron de Breteuil aura ce dangereux département. Quoi ! Mon ami, vos personnes, vos biens sont à la merci de cet homme tout seul ! Il peut impunément tromper le Roi ! Il peut sur des exposés calomnieux et jamais contredits, suspendre, expédier, faire exécuter par des hommes qui lui ressemblent, ou se donner l'affreux plaisir d'exécuter lui-même des ordres rigoureux, qui plongent l'innocent dans un cachot et livrent sa maison au pillage. J'ose dire que cet abus déplorable mérite toute l'attention du Roi. Me tromperais-je et le sens commun des Français, que j'aime tant, est-il autre que celui de tous les hommes ?

Oublions ma propre cause, parlons en général. Quand le Roi signe une lettre d'exil et d'emprisonnement, il a jugé le malheureux sur qui va tomber sa rigueur toute-puissante ; mais sur quoi a-t-il jugé ? Sur le rapport de son ministère ; sur quoi s'est-il fondé ? Sur des plaintes inconnues, sur des informations ténébreuses qui ne sont jamais communiquées, quelquefois même sur de simple rumeurs , avec des bruits calomnieux, semés par la haine et recueillis par l'envie.

La victime est frappée sans savoir d'où le coup part, heureuse si le ministre qui l'immole n'est pas son ennemi ! J'ose le demander, sont-ce là les caractères d'un jugement ? Et si vos lettres de cachet ne sont pas au moins des jugements privés, que sont-elles donc ? Je crois que ces réflexions présentées au Roi le toucheraient. Que serait ce s'il entrait dans les détails des maux que sa rigueur occasionne ! Toutes les prisons d'Etat ressemblent-elles à la Bastille ? Vous n'avez pas d'idée des horreurs de celle-ci ; la cynique impudence, l'odieux mensonge, la fausse pitié, l'ironie amère, la cruauté sans frein, l'injustice et la mort y tiennent leur empire.

Un silence barbare est le moindre des crimes qui s'y commettent. J'étais depuis six mois à quinze pieds de ma femme et je l'ignorais. D'autres y sont ensevelis depuis trente ans, réputés morts, malheureux de ne pas l'être, n'ayant, comme les damnés de Milton, de jour dans leur abîme que ce qu'il leur faut pour apercevoir l'impénétrable épaisseur des ténèbres qui les enveloppent ; ils seraient seuls dans l'univers, si l'Eternel n'existait pas, ce Dieu bon éminemment puissant qui leur fera justice un jour à défaut des hommes. Oui, mon ami, je l'ai dit captif, et libre je le répète : il n'est point de crime qui ne soit expié par six mois de Bastille.

On prétend qu'il n'y manque ni de questionnaires, ni de bourreaux ; je n'ai pas de peine à le croire. Quelqu'un me demandait si je retournerai en France dans le cas où les défenses qui m'en écartent seraient levées. Assurément, ai-je répondu, pourvu que la Bastille soit devenue une promenade publique. Dieu le veuille !

Vous avez tout ce qu'il vous faut pour être heureux, vous autres Français : sol fécond, doux climat, bon coeur, gaieté charmante, du génie et des grâces propres à tout, sans égaux dans l'art de plaire, sans maîtres dans les autres, il ne vous manque, mes bons amis, qu'un petit point, c'est d'être sûrs de coucher dans vos lits quand vous êtes irréprochables. Mais l'honneur ! Mais les familles ! Les lettres de cachet sont un mal nécessaire... Que vous êtes simples ! On vous berce avec ces contes.

Il est digne de vos parlements de travailler à cette heureuse révolution, elle n'est difficile que pour les âmes faibles ; qu'elle soit bien préparée, rien, voilà tout le secret ; qu'ils ne brusquent rien, ils ont pour eux l'intérêt bien entendu des peuples, du Roi de sa maison. Qu'ils aient aussi le temps, le temps premier ministre de la vérité, le temps par qui s'étudient et s'affermissent les racines du bien comme du mal ; du courage, de la patience , la force du lion, la prudence de l'éléphant, la simplicité de la colombe, et cette révolution si nécessaire sera pacifique, condition sans laquelle il ne faut pas y penser. Vous devrez à vos magistrats un bonheur dont n'a joui aucun peuple, comme celui de recouvrer votre liberté sans coup férir, en la tenant de la main de vos Rois.

La lecture de cette lettre est passionnante ; il y décrit une justice royale corrompue par les abus de pouvoir, le despotisme à l'insu du Roi. Il y souhaite, il y annonce, en 1786, une révolution, mais il se trompe en l'espèrant pacifique et sans douleurs. Il espère aussi la disparition de la Bastille en tant que prison, remplacée par une promenade...

On ne s'attend pas à un tel Cagliostro, loin de son image de Mage, de ses activités maçonniques et initiatiques dont on parle tant, et sur lesquelles on a bâtit tant de légendes et dont certains se nourrissent encore. Cela existe, certes, nous l'avons déjà évoqué ici même (en rapport avec Papus, ses amis et le mage Philippe dit de Lyon) http://verlatradition.canalblog.com/tag/Cagliostro 

et notamment son évangile : http://verlatradition.canalblog.com/archives/2014/03/05/29363930.html 

et la manipulation de sa signature http://verlatradition.canalblog.com/archives/2014/02/04/29116710.html

et nous évoquerons encore ces activités initiatiques, mais toujours à partir de faits, de documents incontestables , la reprise des "on dit que", "untel a écrit que", "il semblerait que "...n'étant pas la politique de la maison.

 illustration du livre rare de Auguste Maquet sur le Bastille

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 Le personnage en question, fils de Pierre Balsamo et de Félicie Braconnieri, né le 8 juin 1743 à Palerme, et dont le pseudo le plus connu fut Comte de Cagliostro, fut et est toujours, l'objet de fortes contestations... Adoré comme un dieu par les uns, vilipendé comme un escroc par les autres, avec, pour les uns et les autres, preuves formelles à l'appui ! Je possède d'anciens ouvrages (éditions originales) allant dans les deux sens. D'abord, j'ai plusieurs fois présenté ici-même le remarquable ouvrage de Marc Haven (Emmanuel Lalande le gendre de Nizier-Anthèlme Philippe) ainsi que l'évangile qu'il a eu l'honneur de publier.

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Et j'ai acquis récemment un livre en édition reprint (Veyrier) datant de 1863 et publié par J.H.E.Comte Le Couteulx de Canteleu (par ailleurs grand spécialiste de la vénerie) sur l'instigation d'un parrain illustre : Gérard de Nerval, intitulé les Sectes et Sociétés secrètes politiques et religieuses ; essai sur leur histoire depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution française. Bien que partisan (primauté de l'Eglise de Rome) cet ouvrage est fort honnête par ses études historiques qui établit un vaste panorama des Sociétés initiatiques, leurs tenants et leurs aboutissants. Le Comte a ainsi eu accès à de nombreux documents, de nombreuses archives dont il est entré en possession.

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Pour en revenir à Cagliostro, il publie le jugement décrété par Pie VI qui commua la peine de mort prononcée le 7 avril 1791 en détention perpétuelle :

Joseph Balsamo, atteint et convaincu de plusieurs délits et d'avoir encouru les censures et peines prononcées contre les hérétiques formels, les hérésiarques et les maîtres et les disciples de la magie superstitieuse, a encouru la censure et les peines établies, tant par les lois apostoliques de Clément XII et Benoit XIV, contre ceux qui, de quelque manière que ce soit, favorisent et forment des sociétés et conventicules de Francs-Maçons, que par l'édit du Conseil d'Etat porté contre ceux qui se rendent coupables de ce crime à Rome ou dans tout autre lieu de la domination pontificale. Cependant, à titre de grâce, la peine qui livre le coupable au bras séculier est commuée en prison perpétuelle dans une forteresse où il sera étroitement gardé sans espoir de grâce, et après qu'il aura fait l'abjuration comme hérétique formel dans le lieu actuel de sa détention, il sera absous des censures, et on lui prescrira les pénitences auxquelles il devra se soumettre.

Le livre manuscrit, qui a pour titre Maçonnerie égyptienne, est solennellement condamné comme contenant des rites, des propositions, une doctrine et un système qui ouvrent une large porte à la sédition, et comme propre à détruire la religion chrétienne, superstitieux, blasphématoire, impie et hérétique, et ce livre sera brûlé publiquement par la main du bourreau avec les instruments appartenant à cette secte.

Par une nouvelle loi apostolique, on confirmera et on renouvellera non seulement les lois des souverains pontifes précédents, mais encore l'édit du Conseil d'Etat, qui défendent les sociétés et les conventicules des Francs-Maçons, faisant particulièrement mention de la secte égyptienne et d'une autre vulgairement appelée les Illuminés, et l'on établira les peines les plus graves et principalement celles des hérétiques, contre quiconque s'associera à ces sociétés ou les protégera.

Et comme le dit un terme juridique : pour valoir ce que de droit...

 

 

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Prise de chez moi la maison d'un voisin, un certain Nizier-Anthèlme Philippe appelé Maître Philippe de Lyon...auquel je dis bonjour tous les matins en ouvrant mes volets...
 
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