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Sur les Chemins de la Tradition
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Qui suis- je ?

Je fus femme de ménage dans les pyramides, devenu rat de bibliothèques...passionné de recherches dans la Connaissance, de rencontres (certaines épicuriennes et mystiques) , partages, échanges. L'âge venant je me suis mis quelque peu en isolation avec pour devise principale des orteils aux oreilles...et dans un passé récent devenu un être rayonnant...Tous ces mots ont souvent des valeurs cachées...comprenne qui pourra...Cherchant devenu Passeur...

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22 mai 2016

Le livre des révélations de Marie d'Avignon,...édition complétée : Pierre de Luxembourg et Benoit XIII !

J'ai rédigé cette étude à partir d'un ouvrage fort érudit : Parole inspirée et pouvoirs charismatiques, extrait de Mélanges de l'Ecole française de Rome Moyen-âge tome 98 de 1986, une étude absolument complète faite par Matthew Tobin. J'ai également complété par des recherches sur internet (textes et iconographie)et quelques connaissances que j'avais auparavant.

Marie d'Avignon ? En réalité elle s'appelait Marie Robine. On ne connaît pas sa date de naissance dans le courant du XIV ième siècle. Elle arriva à Avignon en 1387, venant d'un petit village près de Madiran dans les Hautes Pyrénées, Héchac, dans le diocèse d'Auch. C'est une femme illettrée d'origine modeste, surnommée la Gasque du fait de son origine gasconne (précisions fournies par l'évêque de Senez Robert Gervais, mort en 1390).

Le Cardinal Pierre de Luxembourg avait fait beaucoup parler de lui pour ses pouvoirs thaumaturgiques ; aussi Marie était venue à Avignon sur son tombeau, dans l'espoir d'être guérie de sa paralysie d'un bras et d'une jambe. Et elle fut guérie ! Et le miracle fut reconnu par le Pape Clément VII.

clément VII

Philippe de Maizière (lui aussi important et méconnu) écrivain de l'époque consacre 27 chapitres de son Songe du Vieil Pèlerin (publié en 1389) au séjour des pèlerins à Avignon et c'est lui qui explique que Marie était venue sur le tombeau de Pierre de Luxembourg dans l'espoir d'une guérison miraculeuse.

célestins 4

J'ai découvert dans les archives de la B.N.F. la deuxième édition d'une biographie publiée en 1866 à Avignon par Augustin Canron sous le titre : le Bienheureux Pierre de Luxembourg, sa vie, ses oeuvres, ses miracles et son culte. Un ouvrage fort documenté qui explique l'importance de ce Cardinal extraordinaire né en 1369 et mort en ...1387 à l'âge de 18 ans !!! Il fut nommé Évêque de Metz à 15 ans puis Cardinal à Avignon à 17 ans : cela est incroyable et pourtant tout-à-fait exact ! De plus ces fonctions n'étaient pas simplement honorifiques car il en assura pleinement la charge notamment en distribuant de nombreuses aumônes aux pauvres d'Avignon. Il mourut d'épuisement à la suite de ses jeûnes et pénitences. Selon sa volonté il fut ainsi enterré dans le cimetière des pauvres de la ville. Il était tellement populaire que ses obsèques tournèrent à l'émeute avec une foule considérable. A partir de ce moment on ne compte plus les miracles qui se produisirent sur sa tombe, au point de mettre en émoi la Papauté. En 1395 le roi y fit poser la première pierre de l'église des Célestins (qui , s'agrandissant, prit une grande importance, voir le plan ci-dessous en 1828) pour y célébrer le corps saint (qui est devenu de nos jours le nom du quartier). Mais revenons à l'époque, il est écrit : Marie de Bretagne, reine de Sicile et de Jérusalem, veuve du roi Louis II, se trouvait alors à Avignon. Voyant le concours extraordinaire des fidèles auprès de la tombe du Cardinal, et voulant seconder leur dévotion, cette pieuse princesse fit, dès les premiers jours de l'année 1389, remplacer la grille en fer par une élégante chapelle de bois.

plan des célestins avignon

de nos jours (ce qu'il en reste est devenu lieu d'exposition et théatre)

célestins 1

église célestins avignon

place des corps saints (2)

ce qu'il en reste ?

célestins 3

 

On comprend donc aisément pourquoi Marie Robine fit ce pèlerinage et décida même de demeurer sur place, dans l'enclos du cimetière saint Michel. On ne sait pas si elle s'établit à Avignon dès sa guérison. Il est certain qu'en 1395 elle y résidait et était relativement connue. Une bulle pontificale du 3 janvier 1395 indique qu'elle est la protégée du pape Benoit XIII (Pedro de Luna, Pierre de Lune autre personnage extraordinaire mais là c'est une toute autre histoire...voir ajout en fin d'article) annonçant le paiement de 60 florins d'or d'Avignon annuels pour aider Marie qui vivait au cimetière Saint Michel, près de la tombe de Pierre de Luxembourg ; avec la précision d'utilisation soit 24 florins pour elle-même, 24 pour son confesseur, 12 pour sa servante. Tout le monde s'accorde pour reconnaître qu'en cette période de schisme, Marie Robine était le témoignage vivant de la légitimité spirituelle et temporelle de la Papauté d'Avignon, et en particulier de Benoit XIII.

benoit XIII

Car, visionnaire, elle devint prophétesse d'où le petit Livre des Révélations qui reprennent les 12 épisodes de ses visions. Il occupe les folios 118 à 128 d'un recueil manuscrit conservé à Tours et provenant de l'abbaye de Marmoutier. Étant sponsorisée par le Pape, elle devint une sorte de fonctionnaire spirituel gardée sur place mais sans aucune influence sur ses dires et visions. Mais elle se rendit compte de cette manipulation qui devint pour elle insupportable. Elle condamnera ainsi les abus et aussi ses Papes protecteurs ! Mais elle ne vivra pas très longtemps, mourant paisiblement en novembre 1399.

Sa fonction de prophétesse papale fut d'ailleurs très courte puisqu'elle commença le 22 février 1398. Elle adressa alors au roi Charles VI une lettre ; nous avons vu qu'elle était illettrée en 1387, alors cette lettre a été écrite soit par un clerc, soit par son confesseur (du nom de Jean), ce qui n'est pas sans poser des questions...D'autant plus qu'à cette époque les cours du soir en accéléré n'existaient pas... Cette lettre donne au roi des conseils de bonne gestion : dis-lui qu'il procure l'union de l'Eglise par les moyens que j'ai déjà indiqués, et qu'il se garde de faire ou de laisser faire soustraction d'obédience à Benoit XIII...dis-lui qu'il opère la Réforme dans l'Eglise...dis-lui de fonder dans chaque diocèse trois maisons ou collèges, un pour les indigents et les vieillards, un pour les pauvres étudiants, le troisième en vue de la défense des églises contre les ennemis de la foi et les infidèles... (dans l'esprit de Marie les infidèles sont les Chrétiens de mauvaise foi car dans la suite elle fera bien la différence avec les Sarrasins)

Au sujet de cette première vision, une supposition fut échaudée quant à sa prédiction de la venue de Jeanne d'Arc mais elle est fort contestée et ferait partie des récupérations si souvent mises en place dans ce domaine, et cela de tous temps. Dans cette lettre adressée au roi, Marie Robine semble pleine d'espoirs. Quelques mois plus tard, les 26 et 27 avril deux nouvelles visions en présence de nombreux témoins dont son confesseur et Marie de Bretagne. Cela sous-entend qu'elle était déjà connue et reconnue.

La seconde vision a un caractère apocalyptique avec une roue enflammée centrale tournée vers la terre. Sur le côté face se trouvent 3450 épées ainsi qu'un grand nombre de flèches, et cette roue a un axe comme pilier qui monte jusqu'au trône de Dieu. On ne peut s'empêcher de penser à l'Apocalypse dit de Jean (ou 600 ans avant Jean dans le style des visions d'Ezéchiel). Et cette roue semble se diriger vers la terre ; cependant elle est retenue par 13 anges qui la maintiennent de la main droite avec des chaînes, tenant chacun une épée de la main droite. Le trône de Dieu est devenu celui du Christ qui tient la plus grande des épées longue de 5 cannes (9 mètres) et qui est le seul à pouvoir juger les êtres humains. Notre prophétesse a alors un dialogue avec lui pour marchander le salut des Hommes. Elle le supplie de ne pas être en colère et c'est un ange qui répond "in Deo non est ira" ; elle lui propose de se sacrifier elle-même mais Jésus refuse. Il lui montre alors un chaudron plein de fumier. Seule l'intervention de la mère de Jésus empêche sa colère, apparaissant les genoux en sang, et fait appel à sa clémence ; Jésus arrête alors la rotation de la roue en retenant les épées.

La troisième vision amène Marie à rencontrer brièvement Lucifer à qui elle résiste ; elle est alors amenée devant le trône de Dieu qui lui montre une cité où est réunie toute le chrétienté avec, dehors, une multitude d'infidèles qui essaient d'y pénétrer. Dieu lui apprend qu'il divise les occupants de la cité en 4 groupes : une partie rejoint les fils de Dieu, tandis que les 3/4 restants sont envoyés en enfer. Il énumère les maux qui affligeront les condamnés et si après les coupables ne s'amendent toujours pas, il enverra, entre autres, cinq foudres qui frapperont la terre en cinq endroits.

Courant avril 1398 une vision l'engage à faire part de ses révélations à Marie, reine de Sicile, et finalement cette dernière l'envoie à Paris avec une lettre de recommandation auprès d'Isabeau de Bavière, femme de Charles VI, donc reine puis régente du Royaume du fait de la folie du roi.

isabeau

Elle se présente le 2 juin au Palais de la Cité où le concile national (formé par tous les Grands du Royaume, les ambassadeurs étrangers, les représentants des Universités, 11 archevêques et 60 évêques) délibère sur la question de la soustraction d'obédience à Benoit XIII (Pedro de Luna). Mais sa tentative échoua : les portes restèrent closes. Elle reçut la vision d'abandonner sa démarche mais resta cependant à Paris jusqu'en mars 1399. Pendant ce séjour elle délivra deux autres visions.

Dans la cinquième vision du 6 juin 1398, elle voit une majestueuse procession autour du trône de Dieu, avec des séraphins et des chérubins en grand nombre, saint Pierre suivi des autres apôtres et les vierges martyres ; ces dernières étant chacune  fois couronnées et à chaque tour du trône elles déposent une couronne à ses pieds. Le cortège est ensuite complété par les martyres, les confesseurs, les patriarches, les prophètes et un grand nombre de vierges et de veuves. Elle voit un siège vide entre saint Paul et sainte Catherine, mais Jésus ne lui permet pas de s'y asseoir car sa foi est trop faible.

chérubins

vierge et seraphins

La sixième vision, toujours de Paris, lui montre des hommes qui tournent autour d'une étoile en pleurant à chaudes larmes, un ange recueille ces larmes et leur reverse sur la tête. Il s'agirait de la constatation de son échec vis-à-vis des théologiens et doctes universitaires qu'elle n'a pu convaincre. La reine aurait même tenté de la retourner contre Benoit XIII en la renvoyant en mars 1399 à Avignon accompagnée d'un clerc et d'un théologien destinés à contrer le pape.

Elle revint donc se réinstaller dans le cimetière des pauvres (Saint Michel). Le 6 juin elle fut enlevée par deux esprits enflammés qui la transportèrent dans la maison de saint Jean. Elle le supplie alors d'intervenir auprès de Dieu pour les chrétiens divisés, ils assistent ensuite à une messe où Jésus d'identifie à l'eucharistie. Et Marie comprend lors de cette septième vision que chacun doit assurer son propre salut, hors de tout attachement politique ou religieux.

Et donc, lors de ses deux visions suivantes, elle prend de la distance vis-à-vis du pouvoir ecclésiastique : Clément VII lui apparaît deux fois accompagné d'un ange, il lui fait des promesses mais elle ne peut plus lui faire confiance.

Le 18 mai 1399 (vision 10), jour de la Pentecôte, elle est de nouveau enlevée par deux esprits enflammés qui l'emmènent dans la vallée de Josaphat : là se tient un repas avec Jésus, les saints et tous les prélats du monde. Jésus leur pardonne leurs pêchés mais l'un d'entre eux se fait porte-parole et lui demande qui il est qui peut parler ainsi. Marie ressent la mauvaise foi de ces prélats. Jésus nomme trois aumôniers pour distribuer les restes du repas, mais après son départ, les prélats interdisent cette mission. Jésus ordonne alors la fondation de deux cités, celle de l'ingratitude pour les clercs et celle de la méconnaissance pour les laïcs. Au cours de cette vision, la condamnation de Benoit XIII est prononcée car soupçonné de ne pas avoir accepté les propositions faites pour apaiser le conflit des deux papes. Et cela confirme le désormais détachement de Marie Robine avec la papauté et ses autorités.

La onzième vision du 12 octobre transporte Marie sur une étoile où elle voit une procession d'anges et de saints autour d'un arbre magnifiquement décoré. Un long passage semble à Matthew Tobin ne pas être d'origine, un rajout désordonné et incohérent par rapport au reste. Après, un grand mystère de la Passion est présenté par les anges et les saints avec l'arbre dans le rôle de Jésus crucifié. Les infidèles lient les branches de l'arbre, le battent, et le couronnent avec ses propres branches en guirlande, puis l'ensevelissent. Mais trois anges viennent reverser le sang recueilli lors de la flagellation sur son flanc, et l'arbre ressurgit pour aller rejoindre Dieu. Matthew Tobine note que cela rappelle la légende dorée antérieure de Jacques de Voragine. A la fin de cette vision Marie évoque aussi sa déception vis-à-vis du roi de France.

La douzième et dernière vision a lieu le 1er novembre : une  nouvelle procession a lieu autour de la Trinité : le Christ reçoit de Dieu de nombreuses épées qu'il distribue aux saints, et cela annonce l'approche du Jugement dernier. Saint Martin y est nommé précepteur des biens destinées aux âmes du Purgatoire.

Et elle mourut dans son petit oratoire du cimetière des pauvres d'Avignon le 16 novembre 1399.

Ainsi se termine le livre des Révélations. Dans la réalité, l'oeuvre de Matthew Tobin est beaucoup plus importante, non seulement dans l'analyse, mais également par la publication in extenso des 12 révélations en latin. Je pense qu'il est possible de trouver cette étude dont j'ai donné les références en début d'article (puisque moi-même j'ai pu me procurer l'ouvrage) ; d'ailleurs l'article Marie Robine de l'encyclopédie Wikipédia sur Internet fait largement référence à cet ouvrage. Selon mon habitude, j'ai effectué plusieurs recherches complémentaires permettant ainsi quelques ajouts.

 (pour l'histoire des Papes à Avignon voir : http://www.avignon-et-provence.com/avignon-tourisme/histoire/temps-papes.htm#.V0FbFCHwwcc 

AJOUT SUR BENOIT XIII
Dans cet article trois personnages au destin extra-ordinaire sont évoqués : Pierre de Luxembourg, Marie Robine et Benoit XIII. Pour ce dernier, j'ai évoqué le roman, presque un thriller, de Jean Raspail, l'anneau du pêcheur. Je ne sais combien de fois j'ai relu ce livre, sachant bien sûr, que l'auteur a romancé les faits et qu'il y a mêlé une intrigue policière. Pour moi ce livre est un chef d'oeuvre, je ne me prête pas aux étiquettes que l'on a attribuées à Jean Raspail, cela ne m'intéresse pas : nous vivons dans un monde où il faut toujours catégoriser les gens, cela est si simple...

Voici la quatrième de couverture de l'édition originale (Albin Michel), je me fais un plaisir d'en présenter un lien :

 

Jean RASPAIL, L'anneau du pêcheur

Réveillant une polémique qui remonte au Moyen Âge, L'Anneau du pêcheur, œuvre troublante et visionnaire, dont l'intrigue se noue au cœur d'une histoire de la papauté savamment retracée, sème le doute chapitre après chapitre : et si ce vieil homme à bout de forces était en fait le vrai pape ?

http://www.biblisem.net

 nota : les illustrations de cette étude sont issues de Google images et pour ce qui concerne l'église, de la référence église des Célestins Avignon.

 

1 avril 2016

Le secret : chut !!!

L'occasion d'un commentaire me rappelle un article ancien, et je me fais un plaisir de le rééditer.

Jean-Pierre Giudicelli de Cressac Bachelerie a écrit dans un ouvrage de très haut niveau édité par Axis Mundi en 1988 et que l'on trouve numérisé en pdf :

secret existe

Ce passage s'applique exactement à ce que je voulais dire lors de mon article sur les 20 000 visiteurs, lorsque je parlai des gens qui savent tout et qui finalement ne savent rien...Je le rencontre à chaque instant dans le sujet principal qui m'intéresse : Philippe de Lyon et ses amis.

 



7 novembre 2015

Evocation de Melchisedech par Saint-Yves d'Alveydre

Après avoir présenté à plusieurs reprises cette grand figure de la Tradition qu'est Melchisédech :

http://verlatradition.canalblog.com/tag/Melchisedech

il n'était pas dans mes propos d'évoquer d'autres écrits le concernant, mais je ne résiste pas à la tentation de vous présenter quelques passages écrits par le Marquis Saint-Yves d'Alveydre, l'un des trois Maîtres reconnus par Gérard Encausse Papus maintes fois cités ici-même (voir en colonne de droite le tag Papus). En outre, après de nombreuses études, recherches et réflexions, il ne fait pas de doute pour moi qu'il fut celui qui envoya en mission le duo Papus/Philippe en Russie (voir entre autres les livres de Jean Saunier, de Henri Rollin ou de Philippe Encausse, quelquefois à lire entre les lignes). Car Mission était son mot préféré, on le constate dans les titres de ses ouvrages.

Et j'ai sous les yeux la réédition de 1956 en deux tomes de Mission des Juifs. Je rappelle que, conformément à tous ses écrits Saint Yves y fait preuve d'une connaissance et d'une érudition incroyables.

On peut donc lire dans le chapitre intitulé le césarisme égyptien, les orthodoxes abramides ou néo-ramides (extraits) :

...Au milieu de l'invasion ionienne, venue de l'Inde et du Touran, une seule ville était restée comme un ilot avec une organisation conforme à l'ancien Ordre de choses.

C'était l'antique Salem, dont le nom signifie la Paix universelle.

Temple du Dieu suprême sous le pontificat d'un Initié, qui portait , outre la mitre, la couronne d'or des Arbitres royaux, outre les cornes du Bélier, les symboles de l'Agneau trois Conseils Synarchiques : telle était l'organisation de cette ville sainte...

...Dans le Culte, les sacrifices étaient non sanglants, comme ceux des Initiés aux grands Mystères. C'était la communion du pain et du vin , telle qu'on la pratiquait dans tous les Sanctuaires orthodoxes...(ces trois points représentent en réalité un long passage historique) ...

...C'est à ce moment que la Bible exotérique le montre en rapport ouvert avec les rois vaincus, et qu'apparait la grande figure de Melchisédec.

Jésus et le mouvement chrétien se référeront, 22 siècles plus tard, à cette lumineuse Tradition, à cette Autorité antérieure et supérieure au Judaïsme dégénéré de son programme cyclique , et tombé dans le sectarisme et dans le particularisme d'un culte national ou politique.

Voici le texte , ou plutôt la version ordinaire du texte...

Dans la vallée royale, le Roi de Justice de Salem fait apporter le pain et le vin, car il était Pontife d'El Hélion. Il les bénit et dit : Bénis soit le néo-Ramisme par El Hélion, par Dieu Suprême Générateur Mâle , qui meut les Cieux ou la Terre ! et béni soit Dieu, Suprême Générateur Mâle, qui a mis les contraires en votre pouvoir. Et l'Ordre des Abramides donna au roi de Justice la dîme du Tout.

...la position du chef de l'Ordre des Doriens de Kaldée (Abram, celui qui vient du bélier) devant Melchisédec, roi de Justice selon l'ancienne Synarchie, est celle d'un initié devant un initiateur, d'un disciple devant un maître, d'un membre du Conseil des Dieux devant un représentant du Conseil Suprême de Dieu...

...mais Abram reçoit et Melchisédec donne cette Communion, ce qui entraîne comme conséquence rituelle et universitaire, une initiation dernière, une instruction supérieure d'Abram par le Pontife-Roi de Salem et une transmission testamentaire de l'ancienne Synarchie scientifique et sociale. Enfin, ce Roi de Justice n'a pas d'aïeux. Sa tiare et sa couronne procèdent de l'antique Loi, de l'Initiation et de l'Examen, consacrés par le Pontife Suprême, le grand Lama réfugié alors dans l'Himalaya...Abram paye à Melchisédec, au roi de Justice, la dîme du Tout, la dîme du Cycle.

C'est que le Pontife de la ville de la Paix était encore le représentant de l'intégralité de l'ancienne Loi...

Voilà donc quelques extraits de cet ouvrage de Saint Yves d'Alveydre ; nul doute que cela donne envie d'en lire la totalité, avant, après ainsi que les passages en trois points.

Je rappelle que lors de mes études précédentes j'ai expliqué que Salem n'était en aucun cas Jérusalem et se situait vers Sichem et le mont sacré Garizim où justement se trouve un très antique Temple consacré à Melchisédech. Voilà donc une nouvelle étude sur ce sujet par un auteur à la Connaissance impressionnante que tous les Cherchants de l'époque, et dont nous connaissons les noms, admiraient. (et nous ne parlons pas ici du monumental Archéomètre dont Papus fut chargé de la publication)

st yves

et comme habituellement, des ajouts d'information publiés dans certains commentaires sont fort importants

18 octobre 2015

le Nycthemeron d'Apollonius de Tyane...Philippe et Papus gnostiques...

Ceci est une nouvelle rédaction de l'article.

Au fil des articles concernant tant Papus que Philippe, nous avons souvent croisé les chemins de la pensée gnostique. Il y eut même l'Eglise gnostique de France fondée par Jules Doinel et la branche séparée de Lyon animée par Jean Bricaud ami de Papus et de Philippe (et Béranger Saunière, contact non prouvé avec certitudes).  https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_gnostique_de_France

évêques gnostiques

Il est intéressant de lire un des écrits très importants (avec la Pistis Sophia déjà présentée ici sous l'égide de Papus  http://verlatradition.canalblog.com/archives/2014/11/21/31000808.html) venant des débuts de notre ère dite chrétienne : il s'agit des douze heures du Nycthemeron d'Apollonius de Tyane. Au sujet de ce dernier, je rappelle que je l'ai déjà évoqué ici : http://verlatradition.canalblog.com/archives/2012/06/24/24566377.html

Ce recueil de pensées a été publié et commenté (car les commentaires sont nécessaires pour sa bonne compréhension) par J.Van Rijckenborgh pour l'Ecole Internationale de la Rose+croix d'Or, le Lectorium Rosicrucianum de Haarlem aux Pays-bas et est disponible en librairie ou sur internet, et même directement auprès du Lectorium : http://www.lectoriumrosicrucianum.org/fr/literatur/les-myst%C3%A8res-gnostiques-de-la-pistis-sophia-et-autres-livres-sur-la-gnose (publicité en totale indépendance)

Rappelons que le Lectorium a été l'héritier spirituel et matériel (pour les archives) du Patriarche cathare Antonin Gadal qui l'a reconnu comme authentique continuateur de la pensée gnostique. J'ai déjà évoqué Antonin Gadal sur ce blog à propos d'une certaine colombe ; l'autre patriarche Déodat Roché a, quant à lui, été membre de l'Eglise gnostique citée plus haut.

Première Heure

dans l'unité, les démons chantent les louanges de Dieu ; ils perdent leur malice et leur colère

Deuxième Heure

par le binaire, les poissons du Zodiaque chantent les louanges de Dieu, les serpents de feu s'enlacent autour du caducée et la foudre devient harmonieuse

Troisième Heure

les serpents du caducée d'hermès s'entrelacent trois fois. Cerbère ouvre sa triple gueule et le feu chante les louanges de Dieu par les trois langues de la foudre

Quatrième Heure

à la quatrième Heure, l'âme retourne visiter les tombeaux : c'est le moment où s'allument les lampes magiques aux quatre coins des cercles ; c'est l'heure des enchantements et des prestiges

Cinquième Heure

la voix des grandes eaux chante le Dieu des sphères célestes

Sixième Heure

l'Esprit se tient immobile ; il voit les monstres infernaux marcher contre lui et il est sans crainte

Septième Heure

un Feu qui donne la vie à tous les êtres animés est dirigé par la volonté des hommes purs. L'initié étend la main et les souffrances s'apaisent

Huitième Heure

les étoiles se parlent, l'âme des soleils correspond avec le soupir des fleurs ; des chaînes d'harmonie font correspondre entre eux tous les êtres de la nature

Neuvième Heure

le nombre qui ne doit pas être révélé

Dixième Heure

c'est la clef du cycle astronomique et du mouvement circulaire de la vie des hommes

Onzième Heure

les ailes des génies s'agitent avec un bruissement mystérieux  : ils volent d'une sphère à l'autre et portent de monde en monde les messages de Dieu

Douzième Heure

ici s'accomplissent par le feu les oeuvres de l'éternelle lumière

Ces textes peuvent paraitre difficiles à comprendre, et cela est normal car nous ne trouvons pas dans la primarité de la pensée, ce ne sont pas des phrases prédigérées, il faut les étudier, les méditer car elles sont issues de la Connaissance et de ce que j'appelle la Tradition. Peut-être cela est-il nécessaire pour les mériter, en une approche initiatique. J'avais avoué ma méconnaissance quant à la compréhension de la Pistis Sophia, qui, présentée sans commentaires, nécessite quelques clés (que Papus a fournies dans son étude sur le sujet). Nous sommes là dans le coeur de la pensée gnostique dont ont fait preuve des gens comme Philippe (dans ses travaux alchimiques), Papus ou Marc Haven et d'autres de leurs amis. Et pour ceux qui, du haut de leur omniscience, diraient bêtise, bêtise, bêtise voici un extrait du Dictionnaire des Gnostiques de André Wautier publié par le site  http://misraim3.free.fr/gnosticisme/Dictionnaire.pdf

philippe gnostiques

ça fait tout drôle, n'est ce pas ? (à suivre)

 

apo

 Et certains commentaires ci-dessous sont d'une importance capitale, notamment en ce qui concerne les Fils du Tonnerre sur lesquels j'ai déjà présenté une étude ! Et donc justement pour le bon suivi, réintégration de l'un de mes commentaires :

D'autre part le livre de Thierry E.Garnier paru chez Arqa « Sur les remparts de Saint Jean d’Acre », dans l’une des chroniques portant le titre des Fils du Tonnerre y aborde un aspect historico-biblique en commençant par Enoch (commenté par Martinez de Pasqually) puis très rapidement cite …MP de Lyon et ajoute que les inductions karmiques entre MP et…Apollonius de Tyane semblent, laisser accroire que quelques Adeptes possèdent bien une Connaissance Prométhéenne, c’est-à-dire d’avant la Sagesse. Suit une longue étude fruit de connaissances érudites et où il explique, entre autres, qu’en Amérique du sud ce sont les descendants des prêtres-sorciers détenteurs de la science du Grand Serpent à Plumes. Et, dans les notes, la langue sacrée de Emile Soldi (déjà présentée ici) est évoquée avec de nombreux dessins et idéogrammes représentant la foudre. Et l’exemplaire acquis par l’auteur provient de…la bibliothèque de Papus (!) dans lequel se trouvaient 7 documents de dessins à la plume faits par ce dernier !
Camille Flammarion y est aussi évoqué avec la remarque du « message non altéré de l’universelle Rose+Croix et des authentiques Frères d’Héliopolis ».
Voilà encore une information importante au sujet d'Apollonius de Tyane et du mage Philippe

 

 

 

 

11 octobre 2015

Serait ce un coloriage de Papus ?

montage diagramme

5 septembre 2015

Melchisédech à la Cathédrale Saint Jean de Lyon

J'ai retrouvé dans mes archives la photographie du vitrail dont il a été question dans l'article http://verlatradition.canalblog.com/archives/2014/01/24/29031500.html

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3 septembre 2015

Documents de 1828 et 1670 (le Comte de Gabalis) sur Melchisédech

Voici, sorti de ma bibliothèque, extrait d'un ouvrage édité en 1828 ; je l'ai agrandi au mieux pour en permettre la lecture.

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Et remontons encore de quelques centaines d'années... En 1670 parut l'ouvrage de l'Abbé Nicolas-Pierre-Heni de Montfaucon né à Villars (diocèse d'Aleth), ouvrage aussi étrange que son auteur (et dont Papus parlera beaucoup dans ses livres au sujet des Elémentaires / Wikipédia : Un élémentaire (esprit élémentaire, être élémentaire ou esprit des éléments) est à l'origine une créature imaginaire composée de l'un des 4 éléments issus de la tradition grecque, c'est-à-dire l'air, l'eau, le feu et la terre. Par extension, certaines créatures sont considérées comme des élémentaires grâce au lien symbolique fort qu'elles entretiennent avec un élément en particulier, comme le feu pour le phénix.)

Cet ouvrage était intitulé Le Comte de Gabalis ou Entretiens sur les Sciences secrètes. On dit que c'est à cause de sa parution que l'Abbé fut assassiné en mars 1675 sur la route de Mâcon à Lyon.

titre

p 77

pour une meilleure compréhension une édition plus moderne

pages 80 81

On doit rappeler que ce livre est un grand classique du domaine de la Tradition et du monde initiatique (puisque nombreux de ses enseignements figurent dans les oeuvres de Papus, de ses prédecesseurs, amis et successeurs) ; une fois encore nous retrouvons des références à Melchisédech dans des écrits autres que religieux classiques, cela en confirme donc la grande importance, réelle mais discrète. 

Et réintégration de deux commentaires :

1/En 1908 existait à Paris la Loge Martiniste Melchissédec dont faisaient partie Victor Blanchard et René Guénon et dont, d'ailleurs, ils furent exclus (ou démissionnèrent) par suite de dissensions internes (article de Juin 1909 de l'Initiation). Selon Robert Ambelain, cela fut la conséquence d'un jugement émis par le Suprême Conseil de l'Ordre Martiniste et par le Souverain Sanctuaire du Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm. En 1911 la loge Melchissédec n°208 devint la Grande Loge n°322.

2/Michel Psellos fonda au début de la seconde moitié du XIième siècle l'Ordre des Frères d'Orient, empreint de doctrines hermétiques, néo-pythagoriciennes et néo-platoniciennes. A sa mort en 1078, un initié lui aurait succédé dont le pseudonyme était Melchissédek, le nom même du Roi de Salem dont fait état la Bible. C'est donc cet initié au pseudonyme évocateur que durent rencontrer Hugues de Payns et Hugues de Champagne en 1104, lors de leur séjour à Byzance. (les Templiers et leurs mystères/Patrick Rivière édité par De Vecchi)

2 septembre 2015

Palmyre : ET ON FAIT QUOI ?

Article publié par le site de l'UNESCO

palmyre photo site unesco

La Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova a exprimé son profond désarroi en condamnant la destruction du temple de Bel, à Palmyre (Syrie), l’un des plus importants monuments religieux du Ier siècle en Orient par sa conception unique.

« La destruction de Palmyre constitue un crime intolérable contre la civilisation mais n’effacera jamais 4500 ans d’histoire », a déclaré la Directrice générale. « Il est fondamental d’expliquer l’histoire et la signification des temples de Palmyre. Quiconque a vu Palmyre garde à jamais le souvenir d’une ville qui porte en elle la dignité de tout le peuple syrien, et qui incarne les plus hautes aspirations de l’humanité », a-t-elle ajouté.

« Chacune de ces attaques nous appelle à partager encore davantage le patrimoine de l’humanité, dans les musées, dans les écoles, dans les médias, à la maison. C’est le sens des initiatives lancées partout dans le monde par l’UNESCO, et par de nombreux citoyens de toutes nationalités, de toutes les religions, de toutes les origines, en particulier dans le monde arabe et musulman. Cette énergie de la culture est plus forte que tous les fanatismes et rien ne peut l’étouffer.»

Face à ce nouveau crime de guerre, l’UNESCO réaffirme sa détermination à poursuivre la protection de ce qui peut être sauvé, par une lutte sans merci contre le trafic illicite des objets culturels, par la documentation et la mise en réseau des milliers d’experts, en Syrie et dans le monde, qui s’emploient à favoriser la transmission de ce patrimoine aux générations futures, y compris par les moyens technologiques modernes.

Selon les rapports de témoins oculaires, confirmés par l’imagerie satellite de l’agence UNOSAT, le temple de Bel à Palmyre, l'un des monuments les plus emblématiques de ce site du  patrimoine mondial, a été détruit le 30 août dernier au moyen d'explosifs. Il était l’un des temples les mieux conservés et les plus imposants de Palmyre, affichant une remarquable synthèse de l'ancien Proche-Orient et de l'architecture gréco-romaine, visible dans des plafonds sculptés, un podium monumental et des frises en relief qui racontent l’histoire de la ville, représentant des caravanes de dromadaires et des constellations astrales. Le grand temple de Bel est l'un des plus importants monuments religieux du Ier siècle en Orient par sa conception unique. Le traitement de la sculpture et de la gravure de l'arc monumental par lequel on pénètre dans la cité depuis le grand temple est un exemple exceptionnel d'art palmyrénien.

http://fr.unesco.org/news/directrice-generale-irina-bokova-manifeste-sa-profonde-consternation-suite-destruction-du

30 août 2015

La suite des aventures de Melchisédech...(avec résumé de tous les liens)

En plus des références déjà citées, nous avons vu que de nombreux écrits ont abordé le sujet. Mais conformément à ce que j'ai écrit, je n'aborderait pas les exégèses contemporaines : certaines, dans le cadre de la Tradition, sont fort savantes et intéressantes par la richesse de leur réflexion, d'autres dans le cadre du pseudo nouvel-âge, sont carrément farfelues (autant que certaines concernant Philippe de Lyon, alors c'est peu dire...).

Pour rester dans les écrits anciens et même antiques, le livre des secrets d'Hénoch que nous qualifierons de version slave par opposition au livre d'Hénoch qui fait partie des rouleaux esséniens trouvés à Qumran (écrits entre 300 et 30 av.j.c.). On le surnomme également II Hénoch ; il a été établi à l'origine à partir d'un texte hébreu et a été confirmé par des manuscrits des XV-XVI et XVII ièmes siècles. Il se termine par l'histoire de Melchisédech, connue en traduction depuis le XV ième siècle (repris en publication en 1910/université de Moscou). L'histoire de notre personnage figure à la fin, divisée en 3 chapitres.

A la référence LXX on assiste à la naissance miraculeuse de l'enfant : Sophonim, femme de Ner, frère de Noé était stérile. Elle mourut mais ses entrailles étaient en cours d'enfantement, annoncé par l'archange Gabriel ! Ils partirent creuser une tombe en secret et à leur retour, l'enfant sortit des entrailles, Noe et Ner prirent peur car l'enfant était achevé de corps, il parlait de sa bouche, assis sur le lit et bénissait le Seigneur Dieu. Et le sceau du sacerdoce était sur sa poitrine et glorieux d'aspect.Ils vêtirent l'enfant des vêtements du sacerdoce ; et lui donnèrent le nom de Melchisédech. Dieu apparut à Ner pendant la nuit et lui annonça que l'enfant sera sont prêtre des prêtres à jamais, qu'il le sanctifiera et le changera en un grand peuple qui le sanctifiera ; il deviendra la tête des prêtres dans un peuple que sert le pouvoir monarchique du Très Haut. Puis on lit que Melchisédech est sauvé du déluge par l'archange Michel sur l'ordre de Dieu...

J'ai résumé un très long passage du texte dont chacun pourra prendre connaissance avec les références du livre, car mon propos n'est jamais ici de présenter un document in extenso, privilégiant toujours la réflexion. De même les cahiers de l'Evangile en ont proposé la traduction dans leur supplément 32 (Vies d'Adam et d'Eve, des patriarches et des prophètes pages 36/39).

Nous avons là encore la preuve des références très anciennes quant à notre héros, qui, de plus, se recoupent. Il se retrouve également dans un traité gnostique tardif du IV ième siécle, les livres d'Iéou qui ont été l'objet au Québec d'une étude universitaire fort érudite. Il est rapporté qu'il y est arrivé sous le nom de Zorocotora accolé à Melkitsédec, nom très proche de celui de Zoroastre (Zarathoustra...)

 Je le redis : les informations de cet article et des deux précédents doivent forcément apparaitre ailleurs, dans des livres (par exemple celui de Jean Tourniac), des sites ou des blogs. Mais comme je l'ai écrit, je ne me base ici que sur mes recherches personnelles, essentiellement dans les textes anciens, et en écartant systématiquement toutes exégèses (toutes ? certaines sont forcément valables, d'autres moins, et comme je ne juge pas, je préfère les écarter toutes). Mes propos ne sont pas un concours mais un partage alimenté par mes réflexions personnelles.

Pour faire un grand saut de plusieurs siècles, comme je l'ai dit précédemment, Melchisédech sert de référence à de nombreux travaux de la Tradition, dans le domaine de l'Initiation ; fidèle à mes principes, je me garderai bien de citer des éléments actuels. Mais on doit savoir que de nombreuses structures de groupements initiatiques, nationales, régionales ou locales, ont pris son nom : par exemple, pour faire court, Loge Melchisédech. Et cela se perpétue encore, ce qui confirme, s'il en était besoin, son importance.

Extraits du livre de Gérard Galtier "Maçonnerie égyptienne, Rose-Croix et Néo-Chevalerie, les Fils de Cagliostro" (éditions du Rocher), déjà cité dans ce blog :

...l'Ordre des Frères Initiés de l'Asie...accueillait sur un pied d'égalité Chrétiens et Juifs...cependant l'Ordre des Frères Asiatiques se voulant un Régime de Hauts Grades Maçonniques, il était nécessaire aux postulants de posséder les trois Grades symboliques (Apprenti, Compagnon, Maître). Aussi pour permettre aux Juifs d'être initiés, il fut créé par les Frères de l'Asie eux-mêmes des loges spéciales dites de Melchisédech...il est connu que les loges de Saint Jean ne sont que pour les Chrétiens ; celles de Melchisédech ...existent en grande quantité en Italie, en Hollande, en Angleterre, au Portugal, en Espagne et reçoivent des Juifs, des Turcs , des Perses et des Arméniens (passage d'un texte écrit en 1789) ....le dernier degré s'intitulait Lévite ou Prêtre selon l'Ordre de Melchisédech...le siège de l'Ordre qui était à Vienne jusqu'en 1786 se déplaça en 1787 à la cour de Charles de Hesse. Les Frères Initiés recevaient des surnoms hébraïques : Charles de Hesse était Melchisédech, Ecker und Eckkiffen, Abraham...

Bien entendu, ceci n'est qu'un exemple parmi d'autres...Il va me falloir relire la biographie de Papus par son fils Philippe Encausse  (*voir commentaire en annexe) et le Cagliostro de Marc Haven (Emmanuel Lalande gendre de Philippe de Lyon) car il me semble y avoir lu la référence à une loge Melchisédech.

Nous allons terminer ces quelques références initiatiques en consultant les propos d'une résurgence templière (en rapport avec le Maroc et un certain château) :

...L'originalité fondamentale de notre Ordre réside , essentiellement, en son Sacerdoce laïque nourri au Pain et au Vin spirituels de l'Office templier. Immuable en ses structures sacramentelles directement héritées de l'Ordre essenien, gardien lui-même du Sacerdoce de Melchisédek...

Nous ne pouvons conclure, cependant nous allons faire appel à un texte contemporain (extraits) :

...d'où est ce que vous êtes ? -de bien des endroits...alors disons que je suis né à Salem... -comment est ce Salem ?...-comme toujours, depuis toujours...et qu'est ce que vous faites, à Salem ?...-mais je suis le Roi de Salem...je m'appelle Melchisédec, dit le vieil homme. Combien as tu de moutons ?...

Et bien, ce dialogue est extrait du livre ...l'Alchimiste (!!!) de Paulo Coelho !!! Gageons qu'après cette précision, de nombreux lecteurs vont reprendre la lecture de ce livre initiatique et le considérer d'un jour nouveau et sous un angle très différent !

Pour en terminer là, pour aujourd'hui..., tout cela me fait repenser à un passage, court extrait, du Mémoire contre le Procureur général de Caglisotro (voir le livre de Marc Haven)

...je ne suis d'aucune époque, ni d'aucun lieu ; en dehors du temps et de l'espace, mon être spirituel vit son éternelle existence...participant consciemment à l'être absolu, je règle mon action selon le milieu qui m'entoure. Mon nom est celui de ma fonction...tous les hommes sont mes frères, tous les pays me sont chers...

Terminé le 31 aout, au pied du Clos Landar du mage Philippe de Lyon

Je suis étonné en consultant les Saints du jour : -Saint Gildard (Bernadette vécut la moitié de sa vie et mourut au couvent St Gildard de Nevers) -Saint Joseph d'Arimathie (qui aurait recueilli le corps de JC),

(extrait de mon album photos -colonne de droite- consacré à la tapisserie géante de la Cathédrale de Chalon sur Saône)

017 - Copie

cet article est la dernière partie d'un chainage dont voici les liens précédents :

http://verlatradition.canalblog.com/archives/2014/01/24/29031500.html

http://verlatradition.canalblog.com/archives/2015/08/27/32543815.html

ajout du 3/9 : et voir article ci-après :

http://verlatradition.canalblog.com/archives/2015/09/01/32565152.html

et l'album photos

http://verlatradition.canalblog.com/albums/cathedrale_de_chalon_sur_saone_et_tapisserie_de_melchisedech/index.html

Il en est ainsi.

 

 

 

...

 

28 août 2015

Melchisédech, suite avec réintégration d'un commentaire sur Salem

Comme promis dans l'article que je lui ai consacré précédemment ( http://verlatradition.canalblog.com/archives/2014/01/24/29031500.html ) , consacré le mot est exact..., voici d'autres éléments de réflexion à son sujet. Vous avez remarqué que je n'ai pas cherché à déterminer, comme je l'ai écrit. s'il s'agit d'un personnage historique, d'une fonction, d'un collège initiatique.

Pour revenir aux anciens écrits hébraïques où nous le retrouvons, il est bon de se rapprocher des Samaritains, forts décriés dans leurs rapports avec le peuple juif de l'époque, mais on n'arrive pas à savoir s'il s'agit d'une réalité ou d'une propagande : les deux thèses s'affrontent encore bien que la population en soit réduite à quelques centaines (2 millions au temps de l'Empire romain). On lira à ce sujet l'ouvrage très érudit de Léon Poliakov publié au Seuil qui en fait l'historique de ces temps anciens à nos jours. Il y explique que le Hébreux firent leur entrée en pays de Canaan à Sichem, au pied du mont Garizim et que Josué leur lut la Loi...et que ce là que le Seigneur Dieu apparut à Abraham pour préciser que c'est à cet endroit qu'il fallait lui ériger un autel.

En résumé, les Samaritains font du mont Garizim (ou Gerizim) près de Sichem devenu Naplouse, leur montagne sacrée et y ont placé le lieu des sacrifices d'Adam, de Melchisédech, d'Abraham, de Jacob, de Josué. On connait une date précise : 412 av.j.c., lorsque un temple y fut édifié par un grand prêtre de Jérusalem exilé, un temple tout-à-fait semblable à celui de Jérusalem. Et dans ce temple Melchisédech y était célébré, et non loin de là existèrent des temples beaucoup plus anciens (1600 av.j.c.).

On peut en lire quelques indications dans un livre de 1716 par Jean Barat

barat

garizim 43(les surlignages jaunes sont dus aux termes de recherche, temple de Garizim)

En voici quelques citations de la Bible :

 Deutéronome, 11, 29 - Et lorsque l'Éternel, ton Dieu, t'aura fait entrer dans le pays dont tu vas prendre possession, tu prononceras la bénédiction sur la montagne de Garizim, et la malédiction sur la montagne d'Ebal.
 
Deutéronome, 27, 12 - Lorsque vous aurez passé le Jourdain, Siméon, Lévi, Juda, Issacar, Joseph et Benjamin, se tiendront sur le mont Garizim, pour bénir le peuple;
 
Josué, 8, 33 - Tout Israël, ses anciens, ses officiers et ses juges, se tenaient des deux côtés de l'arche, devant les sacrificateurs, les Lévites, qui portaient l'arche de l'alliance de l'Éternel; les étrangers comme les enfants d'Israël étaient là, moitié du côté du mont Garizim, moitié du côté du mont Ebal, selon l'ordre qu'avait précédemment donné Moïse, serviteur de l'Éternel, de bénir le peuple d'Israël.
 
Juges, 9, 7 - Jotham en fut informé. Il alla se placer sur le sommet de la montagne de Garizim, et voici ce qu'il leur cria à haute voix: Écoutez-moi, habitants de Sichem, et que Dieu vous écoute!

Cela nous prouve l'importance de cette montagne où les Samaritains célèbrent toujours la mémoire de Melchisédech !

Une autre région de l'histoire ancienne de Judée conserve également le souvenir de notre héros : le mont Thabor. lors de la partition du pays de Canaan, il constitua le point central de démarcation des territoires de 3 tribus, Zabulon, Issachar et Nephtali. Ce mont figure donc aussi bien dans les textes de l'Ancien Testament que ceux du Nouveau (la Transfiguration).

En 1511, les orthodoxes grecs y construisirent une chapelle Saint Elie, au dessus de la grotte du prêtre-roi de Salem, Melchisedech qui y aurait accueilli Abraham. Mais auparavant y figurait une église des IV ou Vième siècle, construite également au dessus de la grotte, église détruite en 1183 par Saladin.

Une fois encore, en nous reportant à l'histoire ancienne et en mettant de côté toute exégèse, nous retrouvons l'importance ancienne, pour ne pas dire antique (puisque nous savons dans l'article précédent que les références se retrouvent dans l'ancienne Torah elle même issue de traditions orales millénaires).

Nous avons aussi vu que le nom est mentionné dans des documents inviolés depuis leur origines : dans les manuscrits dits esséniens de Quomran (11/QM) et dans les rouleaux dits gnostiques de Nag Hammadi (partie 1 du codex IX).

Le numéro des Cahiers de l'Evangile qui leur sont consacrés dit que : passablement abîmé, cet écrit reprend la méditation que la Bible et le judaïsme postérieur avaient amorcée autour de la figure de Melchisedek. Il s'agit d'une apocalypse judéo-chrétienne gnosticisée, composée en Egypte vers la fin du deuxième siècle...Melchisédek, après une expérience d'investiture (ou de baptême ?) reçoit une seconde révélation dont le texte est très mal conservé...

...Là se pose la délicate (polémiques) question des textes gnostiques anciens, on dispose avec Nag Hammadi de textes entiers originaux qui permettent une nouvelle définition de la Gnose car on s'aperçoit qu'une généralisation hâtive est alors impossible et permet de réfléchir au fait que la Gnose serait un arbre unique à plusieurs branches...

A partir de là je soupçonne les Pères du désert (Evagre, Nil, Macaire et compagnie...) d'avoir abordé le personnage, mais cela me nécessitera une longue relecture...

Nous avons déjà évoqué ici à propos du mage Philippe de Lyon et de Papus la Pistis Sophia http://verlatradition.canalblog.com/archives/2014/11/21/31000808.html  traduite par E.Amélineau et chaudement recommandée par l'évêque de l'Eglise gnostique (Tau Vincent, évêque de Toulouse) Papus. Certains érudits sur ce sujet reprochent à E.Amélineau d'avoir un peu arrangé certains passages...pour faire joli. Toutefois l'esprit du texte gnostique de Valentin (écrit vers 330 )  est conservé. En voici quelques passages très courts :

Et lorsque fut arrivé le temps du nombre de Melchisédec, le grand Receveur de lumière, il alla au milieu des Eons et de tous les Archons et attaché dans la Sphère et dans le Destin...Et Melchisédec, le Receveur de la lumière, purifiait toutes ces vertus afin de porter leur lumière au Trésor de Lumière...il arriva donc, lorsqu'ils eurent connaissance de ces choses dans le temps, et lorsque que fut accompli le nombre du chiffre de Melchisédec, le Receveur, il vint de nouveau, il entra au milieu des Archons et de tous les Eons...et Melchisédec, le Receveur de lumière , les purifia comme il avait fait constamment, il porta leur lumière dans le Trésor de lumière...

définitions gnostiques de (cahier de l'Evangile)

Archon(te) : puissance du Cosmos, au singulier le Grand Archon(te), démiurge et maitre du monde inférieur, au pluriel désigne l'entourage du démiurge ou les planètes

démiurge : créateur du monde, généralement opposé au Dieu suprême ; sa création, matérielle,est une contrefaçon du monde céleste, oeuvre du Dieu suprême

gnose  : connaissance du monde transcendant et du processus du salut par la redécouverte de l'être divin initial et rassemblement dans le grand Tout

éon : soit un espace de temps ou d'éternité, soit des être suprahumains, soit des émanations célestes intermédiaires soit le Plérome (séjour éternel, la plénitude, la totalité)

Nous reviendrons plus tard sur différents point abordés ici.

Une très belle représentation de Melchisédech recevant la dîme d'Abraham, peinte par Rubens en 1625

Melchisedech rubens 1625

 et je vous rappelle mon album photos essentiellement consacré à la tapisserie de Melchisédech de Chalon-sur-Saône

http://verlatradition.canalblog.com/albums/cathedrale_de_chalon_sur_saone_et_tapisserie_de_melchisedech/index.html

 réintégration d'un commentaire signé Théoclétès :

A la lecture de cette étude, une question sournoise se pose : Salem était-elle la future Jérusalem ? Car si l'on dit Mélchisédec roi de Salem pourquoi aurait-il rencontré Abraham si loin au nord de sa ville ?

en effet, lorsque par exemple on consulte Wikipédia sur l'entrée Salem, il est répondu : Salem était le nom de Jérusalem aux temps d'Abraham et du roi-prêtre Melchisédech (selon Genèse XIV, 18), avant d'être Jébus, la ville des Jébuséens (selon Josué XV, 8). Après sa prise par le roi David, elle fut nommée Jérusalem, probablement pour renouer le lien avec l'ancienne Salem et le culte de Melchisédech auquel Abraham s'était associé.

Et cela est communément connu et admis : et bien non ! J'ai le regret de vous apprendre que Salem n'était aucunement Jérusalem !!! Reprenons un extrait de l'atlas ancien dont je suis en possession :

IMG_0004___Copie

 La ville de Salem est alors bien située en Samarie,  à l'est de la ville de Samarie et du mont Garizim et au nord de Sichem !!! Et cela vient donc bien confirmer ce qui est présenté ci-dessus quant aux Samaritains. (si on reporte sur une carte actuelle, cela devrait se situer aux alentours de Tubas)

Je précise pour les visiteurs désireux d'approfondir leur connaissances de textes que deux sites présentent une quantité considérable de textes antiques et de la Tradition (livres et études numérisées libres de droit)

http://misraim.free.fr/bibliotheque/

http://remacle.org/

 

 

 

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Prise de chez moi la maison d'un voisin, un certain Nizier-Anthèlme Philippe appelé Maître Philippe de Lyon...auquel je dis bonjour tous les matins en ouvrant mes volets...
 
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